Bob Marley: One Love, le biopic enfiévré sur la légende du reggae, ce soir à la TV
Douze ans après le long documentaire de Kevin Macdonald, l’icône de la Jamaïque a eu droit cette année à son premier biopic. Bien aidé par la prestation habitée de Kingsley Ben-Adir et une bande-son forcément excellente, One Love est un film hommage taillé pour les fans de Bob Marley.
Pour réaliser un bon biopic, le premier ingrédient consiste souvent à se concentrer sur une période en particulier, plutôt que d’essayer de survoler toute une vie en deux heures, ce qui relève de l’impossible. Et le réalisateur de BOB MARLEY: ONE LOVE l’a bien compris.
Même s’il utilise quelques flashbacks pour revenir sur la jeunesse difficile et les années de formation rastafari de la star, Reinaldo Marcus Green (LA MÉTHODE WILLIAMS, 2021) se concentre ainsi sur les années les plus décisives de la carrière de l’artiste (1976-1978), une période de bouillonnement créatif et politique, puisqu’elle englobe l’enregistrement du mythique album EXODUS (1977), et les graves violences politiques qui touchent alors la Jamaïque – partiellement abordées dans le film.
On assiste par exemple à la tentative d’assassinat contre Bob Marley et ses proches, alors qu’il doit donner le fameux concert Smile Jamaica pour encourager la paix dans son pays.
Mais pour les fans de la musique des Wailers, les séquences les plus intéressantes sont celles tournées à Londres et qui dépeignent la création en studio d’EXODUS, énorme succès qui fera de Bob Marley une star mondiale.
Sa relation compliquée à la célébrité est évidemment l’une des matrices du film, de même que son mariage tumultueux avec l’une des membres de son groupe, Rita Marley, jouée ici par la charismatique Lashana Lynch – connue pour son rôle de Maria Rambeau dans le MCU et de James Bond Girl dans MOURIR PEUT ATTENDRE (Cary Joji Fukunaga, 2021).
Justement pressenti pour reprendre le costume de 007, James Norton (HAPPY VALLEY sur CANAL+) a ici l’honneur d’incarner Chris Blackwell, le patron visionnaire d’Island Records qui a fait décoller le reggae et Bob Marley.
Mais tous les regards sont bien sûr tournés vers Kingsley Ben-Adir, l’homme qui a la très lourde responsabilité d’incarner le mythe. Et c’est peut-être parce qu’il a déjà l’habitude de jouer des figures historiques (comme Barack Obama dans THE COMEY RULE), mais il s’en tire mieux qu’avec les honneurs, grâce à une présence à l’écran qui restitue assez bien le magnétisme quasiment christique de Bob Marley, notamment pendant ses concerts.
Les scènes musicales sont d’ailleurs l’autre point fort du film, qui est assez intelligent pour s’appuyer largement sur le répertoire immortel des Wailers. Et comme le message de paix et d’unité de Bob Marley – placé au cœur du film –, il résonne encore largement aujourd’hui, malgré sa mort prématurée en 1981, épilogue attendu mais non moins triste de ce BOB MARLEY: ONE LOVE.
BOB MARLEY: ONE LOVE, disponible sur CANAL+.