Un p'tit truc en plus : retour sur le phénomène cinéma de l'année

Quand UN P'TIT TRUC EN PLUS en plus sort fin mai en France, personne ne se doute de la tornade qui se profile. L’année cinématographique est déjà bien chargée : avec LE COMTE DE MONTE CRISTO, incarné par Pierre Niney et prévu pour juin, plus une rafale de blockbusters (les chapitres 2 de DUNE, de VICE-VERSA et du JOKER, rien que ça), le film d’Artus fait face à une concurrence solide, qu’il n’ambitionne au départ pas de challenger.

Pourtant, dès le premier jour de sa sortie, UN P'TIT TRUC EN PLUS en plus réalise 279 635 entrées, soit le deuxième meilleur démarrage de l’histoire du cinéma français, juste derrière BIENVENUE CHEZ LES CH'TIS. En trois jours, il passe la barre des 500 000 entrées, et le million en une semaine. A partir de là, la machine est lancée : en un mois, le film cumule déja cinq millions d’entrées. En 26 semaines à l’affiche, UN P'TIT TRUC EN PLUS aura atteint les 10,7 millions, et devient le plus gros succès cinématographique français des dix dernières années. Il intègre aussi le top 10 des films les plus vus de France, derrière des classiques comme INTOUCHABLES, LA GRANDE VADROUILLE, LES VISITEURS ou ASTÉRIX ET OBÉLIX : MISSION CLÉOPÂTRE.

Mais alors, quelle est la recette d’un tel raz-de-marée ? Le succès d’UN P'TIT TRUC EN PLUS, qui suit les péripéties de personnes en situation de handicap lors d’une colonie de vacances, prouve d’abord une chose : la comédie sociale à la française a de beaux jours devant elle. Le film d’Artus partage en effet de nombreux points communs avec d’autres grands succès du cinéma français de ces dernières années, comme HORS NORMES, LA FAMILLE BÉLIER et, évidemment, INTOUCHABLES, qui, comme lui, traitent de la question du handicap moteur ou psychique.

Dans la lignée de ces longs-métrages, UN P'TIT TRUC EN PLUS entend traiter ce sujet difficile avec optimisme et légèreté, et en offre une vision radicalement différente de celle dont on peut avoir l’habitude -sans jamais se moquer des personnes concernées. Un juste équilibre entre humour et émotion, qui conquiert instantanément le cœur des spectateurs. “Ma manière de traiter le sujet, c’est d’essayer de le banaliser” explique Artus, le réalisateur. “Ne pas faire des vannes dessus, c’est déjà le mettre dans une case et en faire un sujet tabou”.

Cerise sur le gâteau : contrairement à la plupart des films sur le sujet, UN P'TIT TRUC EN PLUS est porté par de vrais comédiens en situation de handicap, habituellement peu intégrés au milieu du cinéma. Un paramètre très important pour Artus, qui tenait absolument à tourner avec eux. “Je les ai castés avant d’écrire les dialogues, parce que je voulais écrire pour eux” confie-t-il. “Je n’aime pas être donneur de leçon, j’avais juste envie de faire un film avec des gens que, pour moi, on ne voyait pas assez. Un film ensemble et pas sur le handicap”.

Un succès qui bénéficie aussi aux associations qui œuvrent en faveur des personnes en situation de handicap, et qui reçoivent de plus en plus de dons depuis la sortie du film. “J’ai reçu beaucoup de messages d’éducateurs qui disaient que ça a rallumé un truc, parce que ce sont des métiers qui ne sont pas faciles” explique Artus. “J’ai l’impression qu’il y a des choses qui se passent, c’est cool”.

Un p'tit truc en plus, à retrouver sur Canal+ et en replay sur myCanal.