Jean Dujardin est-il le Zorro le plus drôle du cinéma ?
À chaque génération son Zorro : dans les années 20, c’est la coqueluche hollywoodienne Douglas Fairbanks qui endosse pour la première fois le rôle au cinéma. Dans les années 70, c’est au tour du français Alain Delon de reprendre le flambeau, avant de le passer au charismatique Antonio Banderas à la fin des années 90. Bref, chaque décennie a connu son lot d’adaptations plus ou moins réussies, et son héros emblématique.
Un héritage dont Jean Dujardin avait tout à fait conscience au moment d’accepter le rôle.“La dimension du personnage est trop importante” analyse-t-il. “La franchise, le costume, c’est tellement intimidant ! On se dit : ‘Hou là là, faut pas que je touche à ça !’”. Mais l’acteur oscarisé a plus d’un tour dans son sac, et apporte au justicier ce petit quelque chose qui lui manquait : l’humour.
Evidemment, Zorro a toujours été une oeuvre avec un aspect comique, puisque le bandit masqué fait régulièrement tourner en bourrique ses adversaires. Néanmoins, la série de Benjamin Charbit et Noé Debré pousse le curseur un peu plus loin en insufflant à l’oeuvre une bonne dose d’autodérision, plutôt absente des adaptations précédentes.
Ici, Jean Dujardin brille, évidemment mais se plante aussi, parfois. Couinements de bottes pas très raffinés, blagues potaches pas toujours bien reçues, difficultés à tracer son célèbre “Z”... Partagé entre le fier Zorro et l’incertain Don Diego, l’acteur français déploie toute la gamme de son jeu et alterne entre l’humour insolent qui a fait son succès et une forme de vulnérabilité qu’on lui connaît moins, pour livrer un Zorro plus faillible, mais aussi plus complexe.
“Ce pauvre Don Diego est un peu coincé dans son costume” note-t-il. “Il déploie toute sa force, son souffle et son panache lorsqu’il devient Zorro. La panoplie l’autorise à être un autre”. On est bien loin des interprétations un poil arrogantes dont on a l’habitude (et qu'on adore).
Néanmoins, pas question non plus de tomber dans l’humour gras. Si Jean Dujardin apporte donc une touche comique bienvenue à la vie du justicier, l’acteur avait aussi à cœur de ne pas tomber dans le cliché. “Il fallait ne pas être trop parodique et éviter, surtout, avec la moustache, de ressembler à OSS avec un chapeau. Et, bien sûr, toujours penser au public. Ne pas prendre les gens pour des cons” énumère l’acteur.
Résultat : on retrouve à l’écran un Zorro que l’on connaît… Mais qui n’est pas tout à fait le même, et qui a encore des choses à prouver. "Bizarrement, même costumé, je ne me disais pas « je suis Zorro », j’avais juste l’impression d’être « mon » Zorro" note Jean Dujardin. "Un Zorro bondissant. Du moins, c'est ce qu'il croit".
Et vous, quel Zorro préférez-vous ?
Zorro, une série Paramount disponible avec CANAL+ à partir du 6 septembre.