César 2024 : de Kim Higelin à Paul Kircher, qui sont les révélations nommées ?

Elle a illuminé de sa fraîcheur, la comédie dramatique d’Erwan Le Duc, LA FILLE DE SON PERE, formant un duo complice mémorable avec Nahuel Pérez Biscayart. Et ce n’est pas une débutante aux César : elle a déjà été nommée en 2020 pour son tout premier rôle dans LES ÉBLOUIS (Sarah Suco), avant de faire une apparition remarquée dans la série EN THÉRAPIE l’année suivante.

Pour son premier rôle dans un long-métrage au cinéma, elle n’a pas eu la tâche facile, puisqu’elle a dû endosser le rôle de Vanessa Springora, victime de l’emprise de Gabriel Matzneff (Jean-Paul Rouve). Mais Kim Higelin a relevé le défi haut la main, livrant une prestation telle qu’elle est probablement la favorite de cette catégorie.

Il y a deux ans, elle avait déjà failli être nommée pour son premier rôle dans un long-métrage, LES CHOSES HUMAINES, film d’Yvan Attal où elle incarnait une victime de viol. Cette fois, c’est la bonne : Suzanne Jouannet impressionne en fille d’agriculteurs confrontée à la violence des prépas scientifiques dans LA VOIE ROYALE.

C’est l’actrice la plus expérimentée de cette liste : Rebecca Marder a déjà tourné avec Cédric Klapisch, Jean-Paul Salomé, Arnaud Desplechin, Olivier Dahan, Noémie Lvovsky ou François Ozon. Elle a déjà été nommée l’an dernier pour son rôle dans UNE JEUNE FILLE QUI VA BIEN de Sandrine Kiberlain, et elle l'est de nouveau cette année grâce à son rôle de militante politique ambigüe dans le film de Sylvain Desclous. De grandes espérances, c'est aussi ce que nous avons pour elle. 

On avait découvert son visage il y a quelques années dans GRAVE (2016), le premier film choc de Julia Ducournau. Depuis, elle est apparue dans FREUD sur Netflix et deux séries HBO prestigieuses : SUCCESSION et surtout TOKYO VICE (CANAL+). De retour en France et méconnaissable en matheuse seule contre tous dans le film d’Anna Novion, Ella Rumpf a bien mérité cette nomination.

L’acteur belge pensionnaire de la Comédie-Française est évidemment d’abord un homme de théâtre. Mais depuis quelques années, sa carrière au cinéma s’accélère, et il choisit bien ses projets puisqu’il a joué notamment pour Audrey Diwan et Dominik Moll, avant d’apparaître dans le blockbuster LES TROIS MOUSQUETAIRES.

Déjà remarqué et nommé l’an dernier pour son rôle dans le dernier film de Christophe Honoré (LE LYCÉEN), Paul Kircher a explosé cette année aux yeux du grand public, qui a pu apprécier la sensibilité de sa performance dans un rôle très difficile, puisque le film de Thomas Cailley (LE REGNE ANIMAL) raconte sa transformation progressive en animal…

Eh oui, le petit frère de Paul Kircher est aussi nommé cette année, et dans la même catégorie ! Le film de Catherine Breillat (L'ETE DERNIER) est son tout premier rôle, et il y a justement remplacé son frère… Mais Samuel Kircher est mieux qu’une doublure : il s’est révélé dans ce rôle difficile d’adolescent sous l’emprise d’une femme plus âgée (Léa Drucker).

Osons le dire : il méritait aussi une nomination aux Oscars. Eblouissant en enfant malvoyant aux premières loges pour la mort de son père et le procès de sa mère, Milo Machado Garner joue bien plus qu’un second rôle dans l’intrigue du film phénomène de Justine Trie (ANATOMIE D'UNE CHUTE). Ce personnage le hantera longtemps, et nous aussi.

C’est une surprise des César cette année. Raphaël Quenard est nommé dans trois catégories : meilleur court-métrage pour L'ACTEUR OU LA SURPRENANTE VERTU DE L'INCOMPREHENSION, meilleur acteur pour YANNICK et donc meilleur espoir masculin pour sa partition aussi touchante que subtile en ami toxique dans le film de Jean-Baptiste Durand (CHIEN DE LA CASSE). Après avoir enchaîné les seconds rôles, il est désormais le nouveau visage du cinéma français.