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Du docteur Caligari à Hippocrate, quand les toubibs font leur cinéma

Certaines professions inspirent davantage le cinéma que d’autres. C’est notamment le cas des médecins, qu’ils soient à l’hôpital ou en cabinet, psys ou chirurgiens. En attendant de voir la saison 2 de la Création Originale Hippocrate, voici cinq exemples de médecins qui ne ressemblent pas forcément à votre généraliste.

Le Cabinet du docteur Caligari

Dans le film expressionniste muet allemand de Robert Wiene (1920), qui inspirera Dracula de Tod Browning ou Frankenstein de James Whale, on voit un mystérieux vieillard, se faisant appeler le docteur Caligari, exhiber un somnambule voyant, Cesare.

Cependant, depuis leur arrivée dans la petite ville d’Holstenwall, les meurtres se multiplient. Et si c’était le toubib qui avait fait le coup ? À moins que tout cela ne soit le songe de deux malades d’hôpital psychiatrique… Pas de doute : on n’aimerait pas être soigné par le docteur Caligari.

M*A*S*H*

Dans ce film de Robert Altman sorti en 1970, adaptation du roman autobiographique de Richard Hooker, pendant la guerre de Corée, en 1951, de jeunes chirurgiens provocateurs campés par Donald Sutherland, Elliott Gould et Tom Skerritt, plus portés sur les femmes que l’esprit patriotique, se retrouvent dans un hôpital militaire près du front – d’où le MASH du titre, Mobile Army Surgical Hospital.

Opérations délicates, mais aussi vols de Jeep, pom-pom girls, alcool à gogo, relations tumultueuses avec les infirmières… ils sèment la zizanie la plus totale. Aujourd’hui, on qualifierait peut-être bien ce long métrage détonnant, qui a raflé la Palme d'or à Cannes, de misogyne et réactionnaire. 

Docteur Patch

Cet émouvant mélo américain de Tom Shadyac, sorti en 1998, raconte l’histoire vraie de Hunter Adams, un excentrique étudiant en médecine qui, au début des années 1970, croyait dur comme fer aux vertus du rire pour réconforter les patients : « Un médecin ne doit-il pas d’abord aider son prochain à se sentir mieux d’une manière ou d’une autre ? »

Porté par un Robin Williams au capital sympathie plus puissant que jamais (oui, il surpasse même celui de Mrs. Doubtfire ou de John Keating du Cercle des poètes disparus), le film sera un immense succès au box-office américain. Les méthodes du vrai « docteur Patch », elles, ont aussi eu beaucoup de succès par la suite.

Knock

Encore un médecin olé-olé : Knock est une sorte de ripou, un ancien filou reconverti dans le maniement du stéthoscope qui, débarqué dans la petite ville de Saint-Maurice, répète à l’envi que « les bien-portants sont des malades qui s’ignorent »… C’est également lui qui pose les bonnes questions : « Est-ce que ça vous chatouille ou est-ce que ça vous gratouille ? »

Adapté de nombreuses fois d’après la pièce de théâtre Knock ou Le Triomphe de la médecine de Jules Romains (1923), Knock a connu une nouvelle incarnation au cinéma en 2017, signée Lorraine Lévy, avec un Omar Sy qui rend ce personnage cynique et glacial tout de suite beaucoup plus sympathique.

Hippocrate

On pourrait ici citer toute l’œuvre de Thomas Lilti. Ce médecin généraliste, par ailleurs réalisateur et scénariste, qui signe la série Hippocrate, a produit de nombreuses fictions sur l’univers médical, à commencer par le film Hippocrate (2014), qui l’a révélé au public.

Celui-ci raconte l’histoire de Benjamin (Vincent Lacoste), jeune interne mis à rude épreuve dans le service de son père. Une immersion très réaliste dans le milieu hospitalier qui, en plus d’avoir su séduire la critique, a popularisé la fiction médicale en France.

Hippocrate, Création Originale, saison 1 disponible sur CANAL+.