The Lovers (Paramount+), la comédie romantique qu’il nous fallait pour Noël
Si vous connaissez déjà par cœur la filmographie de Richard Curtis, cette série est ce qui pouvait vous arriver de mieux pour les fêtes de fin d’année. Avec un charme assez irrésistible et une bonne dose d’humour noir, The Lovers s’amuse en effet à détourner les clichés des rom coms dans un cadre original : l’Irlande du Nord de Belfast.
La rencontre entre deux individus que tout oppose est un grand classique de la comédie romantique. Et dans The Lovers comme dans Starstruck (CANAL+), l’homme du couple à l’écran est une petite célébrité, mais la ressemblance s’arrête là.
Lorsqu’il apparaît pour la première fois, le personnage de Seamus O’Hannigan est en effet plutôt antipathique : c’est un présentateur télé imbu de sa personne qui obéit à une routine matinale digne de celle de Patrick Bateman dans American Psycho.
Et lorsqu’il doit quitter le confort de son domicile londonien pour partir enregistrer une émission régulière en Irlande du Nord, il fait la grimace, malgré les origines irlandaises que son nom rappelle.
Son premier tournage sur place vire évidemment au fiasco, mais il y rencontre de façon très improbable une femme (Janet) qu’on ne peut pas s’empêcher d’adorer tout de suite. Dépressive suite au départ de son mari, elle traîne sa misère en se goinfrant de chocolat et en insultant ses collègues du supermarché en jurant comme un charretier.
Mais tout change quand elle croise la route du beau Seamus : elle a des étoiles dans les yeux, et il en va de même pour lui. Rien ne les rapproche – elle aime la téléréalité, lui la politique – mais cela n’a aucune importance, c’est la magie du fameux coup de foudre dont tout le monde rêve, et où l’homogamie n’existe pas.
Il y a juste un « léger » problème : Seamus n’est pas célibataire, puisqu’il partage son foyer à Londres avec une actrice qui a l’air parfaitement charmante (Alice Eve, vue dans Iron Fist), mais qui n’est tout simplement pas Janet.
C’est la grande force de The Lovers : comme toute bonne comédie romantique, elle tourne autour d’un couple attachant dont on souhaite le bonheur, même si le scénariste et dramaturge David Ireland n’hésite pas à subvertir un peu les codes du genre en le croisant avec la comédie noire.
La série se risque même sur le terrain de sujets très sérieux comme la santé mentale et l’histoire politique – difficile d’y échapper pour une série anglaise en Irlande du Nord – via le parcours de vie de ses personnages.
Et David Ireland portant bien son nom – il est vraiment nord-irlandais –, il rend surtout un bel hommage à la ville de Belfast, que l’on découvre sous le bon angle, c’est-à-dire sans occulter les difficultés sociales de la ville – présentées avec humour dès le premier épisode – mais sans la réduire non plus à l’héritage du conflit nord-irlandais.
Cette réussite est illustrée par les personnages secondaires de la série, comme Philip, le patron incroyablement gentil de Janet, joué par Conlet Hill (Game of Thrones). Mais ce sont évidemment les deux membres les plus importants du casting qui sont les plus adorables.
Rescapé de son interprétation de David Bowie dans le biopic Stardust (Gabriel Range, 2020), Johnny Flynn (Lovesick sur Netflix) montre qu’il semble né pour jouer dans des comédies romantiques, tandis que Roisin Gallagher parvient à faire oublier la dimension ambigüe de son personnage.
Bref, si vous avez déjà fini de revoir Love Actually (Richard Curtis, 2003) sur CANAL+, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
The Lovers épisodes 1 à 6 sur Paramount+, disponible avec CANAL+.