Soupçons (The Staircase)

Le journaliste Jean-Xavier de Lestrade a suivi dans les détails le procès de Michael Peterson, un écrivain soupçonné du meurtre de sa femme, Kathleen. Avant tout verdict de culpabilité ou d'innocence, l'interrogation majeure porte sur la nature de l'événement. S'agit-il d'un crime ou d'un accident ? Kathleen est décédée après une chute dans un escalier et les faits contredisent la thèse d'un meurtre.

Quelques mois après la mort de Kathleen, sa fille Caitlin change d'avis et prend publiquement position contre son beau-père Michael. Sa volte-face peut s'expliquer par la découverte d'une face cachée de la vie de Michael. La police a en effet déniché des preuves de sa bisexualité. Il voyait occasionnellement des jeunes hommes qu'il payait. Que connaissait Kathleen des relations homosexuelles de son mari ?

En 1985, Elizabeth Ratliff, une amie proche de Michael Peterson, est retrouvée morte en Allemagne. La police pense que Michael Peterson est le dernier à l'avoir vue vivante. Le procureur décide alors d'exhumer le corps pour une nouvelle autopsie, alors que les autorités allemandes avaient conclu à une mort accidentelle.

La défense subit un nouveau coup dur : la seconde autopsie d'Elizabeth Ratliff conclut à une attaque meurtrière. Michael Peterson crie au complot, d'autant plus qu'il a adopté les deux filles d'Elizabeth. Il est désormais accusé d'avoir tué leur mère. Sentant que le jury pourrait être influencé, l'avocat de Michael, David Rudolf, demande au juge d'exclure l'affaire allemande du procès.

L'accusation présente des témoins mettant en évidence la quantité de sang, les blessures sur la tête de Kathleen et l'utilisation d'un pique-feu comme arme du crime. Cependant, les contre-interrogatoires de David Rudolf mettent en difficulté ces témoins en révélant leur incompétence et partialité. Pendant ce temps, Michael Peterson se réfugie chez lui pour échapper à la furie médiatique. Il sait que ses secrets les plus intimes seront exposés publiquement.

Jim Hardin, le procureur, veut dresser le portrait d'un Michael Peterson à la sexualité déviante. Il fait venir à la barre Brent Wolgamott, un jeune prostitué avec qui Michael Peterson a échangé quelques e-mails d'une nature douteuse. Le témoignage de Brent Wogamott paraît futile car il n'a jamais rencontré personnellement Michael Peterson, mais son effet auprès des jurés peut être dévastateur.

C'est maintenant au tour de la défense de présenter ses témoins. Il y a d'abord les experts : Henry Lee, qui a acquis sa renommée grâce à son intervention lors du procès d'O.J. Simpson, démontre que, paradoxalement, il y a trop de sang pour un meurtre. Farus Bandak, lui, fait comprendre, à l'aide d'une simulation graphique, la manière dont Kathleen a pu tomber pour s'infliger les blessures observées.

Le dénouement approche. Après plus de trois mois de procès et après avoir entendu 65 témoins, défense et accusation se préparent à plaider. Chacune des parties avance ses arguments pour convaincre le jury. La personnalité de Michael Peterson est au coeur des débats. Puis, pendant cinq jours, le jury se réunit pour délibérer. S'il n'est pas acquitté, l'accusé risque la prison à vie : l'enjeu est de taille.

Le 9 décembre 2001, Kathleen Peterson est retrouvée morte dans sa maison à Durham. Son mari, Michael Peterson, est déclaré coupable deux ans plus tard et condamné à perpétuité. Cependant, une enquête révèle que le responsable du laboratoire de police scientifique de Caroline du Nord a falsifié des résultats dans plusieurs affaires. Le réalisateur Jean-Xavier de Lestrade met en lumière les problèmes du système judiciaire américain et remet en question la fiabilité de la parole scientifique.

La nuit du 9 décembre 2001, Kathleen Peterson est retrouvée morte dans la maison de Durham où elle vit avec son époux, Michael Peterson. En octobre 2003, ce dernier est déclaré coupable au terme de son procès et condamné à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle. Dix ans plus tard, un rebondissement extraordinaire permet l'ouverture d'un nouveau procès, que suit Jean-Xavier de Lestrade.