5 clichés sur les espions démontés par le Bureau des Légendes
Les services secrets sont une machine à fantasmes largement alimentée par les fictions. Éric Rochant, le showrunner, a voulu sa série au plus proche de la réalité du quotidien des fonctionnaires de la DGSE en dégommant, au passage, les préjugés liés aux agents secrets.
1. Les espions tuent de sang-froid et vont d’aventure en aventure.
On imagine que les agents passent leur temps à tuer des adversaires et effectuer des missions palpitantes alors qu’au contraire, ils se font tout petits et observent.
À l’image de Malotru qui, à Damas, est simplement chargé de « nouer des liens ». Ce qu’il essaie d’expliquer à sa fille, complètement incrédule face à la banalité de la chose.
Et quand ils ne sont pas en mission, ils mènent une vie de bureau presque ordinaire (sauf qu’ils travaillent tout le temps). Bref, loin de l’image palpitante que l’on en a.
2. Ce sont d’invétérés Don Juan à la vie glamour.
On pense forcément à des séducteurs comme OSS 117, qui ont au moins une conquête par mission, et on visualise les espions constamment un Martini-gin à la main. Dans Le Bureau des Légendes, les fonctionnaires sont mariés (et ne peuvent rien dire à leur conjoint) ou ont des liaisons entre eux, mais sont souvent bien solitaires, secret oblige.
3. Les espions évoluent dans des décors spectaculaires.
Pas de piscine intérieure avec requins : ici, le chef décorateur de la série Patrick Durand a reproduit à l’identique le siège de la DGSE (qu’on surnomme d’ailleurs « la piscine ») du boulevard Mortier (XXe arrondissement de Paris) dans un studio à St-Denis.
La moquette bleue, le mobilier des salles de crise… On s’y croirait, et les agents ont été les premiers bluffés. À un détail près : selon Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, les ascenseurs ne fonctionnent jamais en réalité !
4. Ils ont des tas de gadgets à leur disposition.
Dans Le Bureau des Légendes, il n’y a pas de pistolet anti-radar ni de stylo-plume lance-roquettes. En revanche, « l’atelier », sorte d’équivalent de la section « Q » qui fournit son équipement à James Bond, donne aux agents tous les faux papiers et téléphones dont ils ont besoin.
5. Ce sont des pitres incompétents.
L’image de l’espion a été malmenée dans la fiction française : ils sont souvent dépeints de manière comique, des Barbouzes à L'Opération Corned-Beef en passant par OSS 117 ou Le Grand Blond avec une chaussure noire.
Alors que ce sont des professionnels surentraînés et surdiplômés, qui parlent des langues rares et sont capables de se sortir de n’importe quelle situation... Le moins qu'on puisse dire, c'est que la DGSE est bien contente que Le Bureau des légendes ait enfin redoré son blason !
Le Bureau des légendes, Création Originale CANAL+, 10 épisodes de 52 min, à découvrir lundi 22 octobre sur Canal+ et en intégralité sur myCANAL.