Foundation (Apple TV+) : une saison 2 encore plus impressionnante

La saison 1 de Foundation ayant été diffusée il y a très peu de temps sur CANAL+, elle devrait heureusement être fraîche dans votre esprit. Mais compte tenu de ses très nombreuses ramifications, un petit rappel de sa conclusion s'impose. Dans la fratrie impériale, après avoir été d'une cruauté incroyablement perverse avec Azura, "Frère au Grand Jour" a légèrement pété les plombs en apprenant que le patrimoine génétique de la dynastie Cléon dont il fait partie a été altéré.

Adios les clones parfaits donc, et adios la version "anormale" de "Frère à l'Aurore", dont le cou est brisé par le redoutable robot androïde Eto Demerzel, qui s'arrache la peau de son visage d'ange pour nous mettre mal à l'aise un bon coup.

Du côté de la Fondation, l'espèce d'hologramme de Hari Seldon – rappelons qu'il est mort, mais seulement physiquement – donne les grandes instructions de son plan machiavélique aux premiers colons de la planète Terminus, qui ne ressemble pas à grand-chose pour le moment.

Pas étonnant que Salvor Hardin choisisse de mettre les voiles illico presto pour retrouver sa mère biologique. Mais finalement, c'est l'inverse qui se produit sur une planète Synnax complètement recouverte par les eaux. Après une ellipse temporelle de 138 années – rien que ça –, c'est bien Gaal Dornick qui tombe nez à nez avec sa fille, restée comme elle en cryogénisation pendant plus d'un siècle. Pratique.

Et pour ne pas nous perdre, c'est par là que cette deuxième saison de Foundation commence. La série reprend donc 138 ans précisément après les événements de la saison 1, et grâce à divers arrangements scénaristiques avec l'œuvre d'Asimov, on retrouve l'essentiel du casting.

Pour le plus grand plaisir de tout le monde, c'est le cas de l'excellent Lee Pace, qui incarne une nouvelle version de "Frère au Grand Jour", qui veut se marier, fait de la gonflette toute la journée et s'envoie en l'air avec Eto avant de se défendre entièrement nu contre une tentative d'assassinat dans une scène d'action assez géniale. Clairement un signe que comme Hari Seldon l'a annoncé avec sa psychohistoire, l'Empire est en crise et a sérieusement entamé son déclin.

Pendant ce temps, la Fondation se développe significativement en faisant passer Seldon pour une sorte de divinité religieuse qui va sauver les peuples de la destruction. Et quand on voit la performance de Jared Harris, on comprend que ça marche. Mais il va quand même falloir résister à la puissance de feu d'un Empire qui se sait menacé de disparition, et ce ne sera pas une mince affaire.

Parallèlement à ces enjeux très importants, cette saison 2 de Foundation explorera aussi davantage le registre de l'intime via la rencontre entre Salvor et Gaal, qui doivent apprendre à collaborer dans l'urgence, mais aussi à se connaître pour essayer de créer un semblant de relation mère-fille.

Cette idée permet à la série d'étoffer un peu ses personnages pour tenter d'émouvoir davantage, ce qui ne peut pas faire de mal au milieu d'une intrigue qui reste tentaculaire et pleine de questionnements philosophiques qui font d'ailleurs sacrément écho à notre époque pré-apocalyptique.

Toujours aussi riche sur le plan théorique, Foundation passe enfin un cap visuellement, avec des décors et des images qui l'imposent sans doute comme une des séries les plus réussies esthétiquement aujourd'hui.

Espérons donc pour nos yeux – et nos cerveaux en surchauffe – que comme le souhaite le showrunner David S. Goyer, Foundation pourra prendre le temps de couvrir les siècles de l'œuvre d'Asimov en 70 à 80 épisodes. C'est déjà bien parti, puisque le tournage de la troisième saison vient de commencer.

Foundation saisons 1 et 2 sur Apple TV+, disponible avec CANAL+.