The Little Drummer Girl, la série jouissive du réalisateur d'Old Boy avec Alexander Skarsgård
Dans The Little Drummer Girl, Peter, agent secret israélien aka Alexander Skarsgård (True Blood, Melancholia, Big Little Lies) manipule Charlie, une jeune actrice en mal de rôle incarnée par Florence Pugh (The Young Lady) dans l'espoir de faire tomber un groupe de terroristes palestiniens sévissant en Allemagne, tout ça devant la caméra de Park Chan Wook (Old Boy, Grand Prix à Cannes) qui signe ainsi sa première série, en s'inspirant de La Jeune Fille au tambour, le roman de John le Carré. C'est proprement jouissif et c'est actuellement sur myCANAL.
Du seul point de vue de la mise en scène et de la construction du récit, nos yeux sont fascinés : la caméra de Park Chan Wook oscille en permanence entre le mobilier vintage, les canapés en velours et la fumée de cigarette des appartements bourgeois de l'Allemagne de l'Ouest, période fin de guerre froide donc, et le soleil écrasant de la Méditerranée en Grèce, où Charlie et sa troupe ont été envoyés en vacances par un mystérieux mécène. Du moins, ils croient l'être : dès le début de leur séjour, quelque chose semble bizarre : cet homme, Peter, qui semble les suivre, d'abord sa montre, puis sa silhouette, son corps plongeant dans les vagues, et surtout, surtout : son silence. De lui, ils ne sauront pas grand chose, et en feront un peu vite un des leurs.
Sauf Charlie, qui se méfie. Avant de se laisser prendre. La façon dont Peter manipule Charlie est un pur régal. On sait, nous, qu'il n'est pas exactement là pour la séduire, mais comme elle, on voudrait qu'il le fasse. D'abord autour d'une table, où elle révise son texte dans un décor idyllique - murs blancs, turquoises et bleu profond. Puis dans l'Acropole, spectaculaire, qu'il a ouvert exprès pour elle la nuit. On aimerait qu'il l'embrasse, on aimerait qu'il se passe entre eux ce qui devrait se passer, mais ce n'est pas exactement le propos. Etourdie par ce qui ressemble à une course poursuite vers ce qui va être le rôle de sa vie, Charlie apprend, estomaquée, le pourquoi du comment. Les Palestiniens se servent des jolies filles occidentales et de leurs décolletés vertigineux pour piéger leurs victimes ? Qu'à cela ne tienne, les Israéliens répliquent.
En un seul épisode, on est emportés, tant par l'ivresse apportée par les changements d'ambiance, de décor, que par le jeu - fascinant, des acteurs. Park Chan Wook nous emmène là où on ne pensait pas aller, nous surprend, joue avec nous autant qu'Alexander Skarsgård avec Florence Pugh et c'est absolument délicieux.
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