Charli XCX est à la fois l’hôte et l’invitée musicale de cet épisode. Et si vous ne savez pas qui elle est, c’est pas grave, « il n’y a aucun mal à être hétéro », rassure la chanteuse qui interprète ses tubes « 360 » et « Sympathy is a Knife ». Donald Trump et Joe Biden préparent la transition de gouvernement, mais rien de très important, juste « deux boomers qui parlent d’armes nucléaires ». Heureusement, Michael Che nous annonce que le chromosome Y (masculin) pourrait bien disparaître dans 6 millions d’années : ne perdons pas espoir mesdames, l’une d’entre nous sera bientôt présidente. En attendant, écoutez le témoignage poignant de la veuve de l’écureuil Peanut, connu pour porter des petits chapeaux de cow-boy. On a les héros qu’on mérite.

Qu’a-t-on appris cette semaine ? Eh bien que « les démocrates ne savent pas truquer des élections ». C’est la raison pour laquelle les membres du SNL s’adressent directement à Donald Trump, face caméra : « Nous avons toujours été avec vous » a lancé Keenan Thompson, B. Yang a même renchéri « Nous n'avons jamais faibli dans notre soutien, même lorsque les autres doutaient de vous. ». Bill Burr, l’hôte de l’émission, attribue la défaite des démocrates aux tailleurs-pantalons de Kamala Harris, et conseille aux femmes politiques d’avoir un décolleté plus plongeant, c’est ça qui fait pivoter les états. Une chose est sûre, reconnaître le talent du musicien Mk.gee, c’est faire preuve de bonne foi transpartisane.

Si « la démocratie est en péril », l’humour, lui, ne l’est certainement pas. Dans cet épisode déjanté du SNL, la candidate démocrate Kamala Harris (la vraie) et son double Maya Rudolph nous exhortent à « Keep Kamala and carry on-ala », tandis que le présentateur John Mulaney n’accepte comme moyens de paiement que du cash ou du sexe. Si Pete Davidson fait son retour dans l’émission, et choisit le cash, Chappell Roan, elle, choisit le sexe quand elle interprète son nouveau titre « The Giver » en costume d’Halloween. Enfin, si vous voulez voir le portrait type de l’homme infidèle fait par Colin Jost, écouter le chant lyrique du shampoing qui se lamente de n’avoir jamais vu le soleil, c’est sur MyCANAL-A.

« It’s showtime » dirait Beetlejuice. Chez Canal, on a plus tendance à dire « it’s SNL time ». Il est question du Rêve américain : est-ce celui que Michael Keaton évoque, quand SNL rimait avec cocaïne il y a 50 ans ? Ou bien ce rêve est-il devenu réalité, puisque D. Trump danse sur l’hymne gay YMCA, et que l’invitée musicale Billie Eilish interprète de sa voix angélique deux titres de son dernier album, Hit me Hard and Soft ? Coup de cœur pour le rêve américain particulier de Sarah Sherman : voir au défilé Victoria’s Secret des sous-vêtements qui ont fait la guerre.

La chanteuse pop Ariana Grande (« 7 rings », « Yes, and ? ») dévoile ses talents de comédienne et imite Céline Dion à la perfection. Entrecoupée par la performance psychédélique de la star du rock Stevie Nicks, l’émission tourne en dérision les déclarations des deux candidats à la Maison Blanche, trois semaines avant l’élection, incarnés par Maya Rudolph et James Austin Johnson. « Legend ! » comme diraient Noel et Liam Gallagher.

“Guess what ? and by the way !”, l’humoriste Nate Bargatze présente l’émission, George Washington refuse de disserter sur la composition du hot-dog, « Mamala » désespère de son colistier Tim Walz qui entame une romance avec son opposant J. D. Vance, et le chanteur du groupe Coldplay interprète le titre « We Pray » pieds nus. Un épisode irrévérencieux et rempli d’ironie à fact-checker, n’en déplaise au candidat républicain à la vice-présidence.

Le premier épisode de la saison 50 du « talk talk show » donne le ton : SNL est et continuera d’être très brat. Kamala Harris/Maya Rudolph propose de mettre un terme aux dramalas et aux traumalas, Jean Smart, qui présente l’émission après son triomphe aux Emmy Awards, se demande pourquoi « les lesbiennes sont obsédées » par elle, et le bébé hippopotame thaïlandais Moo Deng tente de convaincre ses fans d’arrêter de lui jeter des coquillages dessus. Et last but not least, Jelly Roll prouve que l’inscription « Music Man » tatouée sur son front est fondée.