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BASIC INSTINCT : pourquoi le film de Paul Verhoeven est le thriller sulfureux ultime ?

Près de trente ans après sa sortie, BASIC INSTINCT reste une œuvre fascinante portée par deux acteurs impériaux. En décembre, TCM Cinéma propose d’en percer les secrets avec la diffusion du film culte de Paul Verhoeven et d’un documentaire inédit retraçant sa création et son impact.

Posté par Kevin Romanet le 7 décembre 2020
Les secrets intacts de BASIC INSTINCT

En 1992, après avoir quitté sa Hollande natale pour s’installer aux États-Unis, Paul Verhoeven a déjà chamboulé les codes hollywoodiens avec ROBOCOP et TOTAL RECALL. Pour BASIC INSTINCT, le cinéaste s’écarte de la science-fiction et plonge son audience dans une traque aussi brutale qu’envoûtante, où les désirs du héros risquent de lui coûter la vie à tout moment.

Inspecteur basé à San Francisco, Nick Curran enquête sur le meurtre de Johnny Boz, ancienne gloire du rock sauvagement assassinée en pleins ébats à coups de pic à glace. Plusieurs éléments laissent penser que l’auteure de polars Catherine Tramell est la tueuse. La suspecte entame un dangereux jeu de séduction avec Curran, qui se met progressivement à douter de sa culpabilité. À mesure qu’il se rapproche d’elle, le policier suscite la méfiance de ses supérieurs, convaincus qu’il est sur le point de franchir la ligne jaune.

Près de trente ans après sa sortie, le long-métrage sème toujours autant le trouble dans l’esprit du spectateur. Paul Verhoeven joue parfaitement avec les notions de désir et de fantasme, tout en brouillant en permanence les pistes autour de la véritable nature de Catherine Tramell. La femme fatale interprétée par Sharon Stone est-elle une manipulatrice ou la victime d’une machination ? Libre à chacun de se faire sa propre idée…

Dans la continuité du maître

Avec BASIC INSTINCT, Paul Verhoeven clame haut et fort son amour pour Alfred Hitchcock. Parmi les clins d’œil au maître du suspense figurent notamment certaines coupes et tenues de Sharon Stone, empruntées à celles de Kim Novak dans SUEURS FROIDES. À l’instar de James Stewart, Michael Douglas se retrouve de son côté sous l’emprise d’une femme énigmatique dont il est censé percer le mystère.

Comme le réalisateur de PSYCHOSE, le « Hollandais violent » manie l’ironie et manipule son public grâce à une mise en scène précise. Dans BASIC INSTINCT, l’issue de l’intrigue est par exemple évoquée de façon explicite mais furtive dans la première partie. Enfin, tandis qu’Alfred Hitchcock disposait du talent de Bernard Herrmann, Paul Verhoeven peut compter sur celui de Jerry Goldsmith. Après TOTAL RECALL, le regretté compositeur signe une nouvelle partition inoubliable, qui contribue amplement à l’érotisme et au caractère labyrinthique de ce chef d’œuvre.

Souvent imité, jamais égalé

Avant même son arrivée dans les salles, BASIC INSTINCT fait polémique pour sa violence et ses scènes jugées un peu trop osées. Dans cette esthétique bleue et blanche concoctée par le directeur de la photographie Jan De Bont, influencé par le peintre David Hockney, Sharon Stone et Michael Douglas se cherchent, se trouvent mais ne parviennent jamais à s’apprivoiser. 

Une tension reprise dans de nombreux thrillers qui ne l’égalent pas, qu’il s’agisse de SLIVER, PÉCHÉ ORIGINEL ou DANGEREUSE SÉDUCTION. BASIC INSTINCT 2, où Sharon Stone ne parvient pas au même niveau d’ambiguïté, fait lui aussi pâle figure face à son modèle. Quant à Michael Douglas, il incarne à nouveau des hommes manipulés ou impulsifs dans HARCÈLEMENT et MEURTRE PARFAIT. Mais là encore, ses compositions n’atteignent pas l’intensité de sa performance d’inspecteur malmené.

BASIC INSTINCT et le documentaire BASIC INSTINCT : SEX, DEATH & STONE sur TCM Cinéma dès le 15 décembre, disponible avec CANAL+

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