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Hijack (Apple TV+) : qui peut dire non à 7 heures dans un avion avec Idris Elba ?

Posté par Alexis Lebrun le 23 juin 2023

À l'entame de la cinquantaine, il est devenu l'un des acteurs les plus bankables de notre époque. Le retour du Britannique en tête d'affiche d'une série dramatique constitue donc un petit événement, et Idris Elba ne déçoit pas dans Hijack, un thriller en huis clos où son charisme légendaire fait une nouvelle fois des merveilles.

Pas un "action hero" comme les autres

À l'approche des vacances d'été, si vous souffrez d'aviophobie, prenez exemple sur Sam Nelson, le personnage joué par Idris Elba dans Hijack. Ce roi de la négociation en entreprise affiche une telle décontraction en avion que même un petit détournement de son vol Dubaï-Londres par de mystérieux individus armés ne semble pas le perturber.

Il y a pourtant de quoi, d'autant plus qu'il ignore dans un premier temps les motivations des assaillants. Pas de problème pour Sam Nelson, qui met son talent professionnel au service de la survie de l'appareil et de ses passagers. Il engage la conversation en toute détente avec plusieurs calibres braqués sur lui, mais une seule obsession : survivre pour reconquérir à Londres sa femme partie dans les bras d'un policier.

Vous l'avez compris, le protagoniste de cette série n'a rien d'un héros d'action comme on a l'habitude d'en voir dans ce genre de fiction, c'est un personnage hautement cérébral qui semble toujours avoir plusieurs coups d'avance sur ses interlocuteurs.

Comme un air de 24 Heures chrono

Hijack n'est donc pas une série d'action à proprement parler, mais un thriller qui prend le temps de jouer avec nos nerfs dans un huis clos paranoïaque où on se demande à chaque instant si tel ou tel passager ne va pas péter les plombs. Mais si la série est si étouffante, c'est aussi parce qu'elle fait le choix d'une intrigue quasiment en temps réel – il y a 7 épisodes de 45 minutes pour un vol d'un peu moins de 7 heures –, comme au bon vieux temps de 24 Heures chrono (Disney+).

Et même si on l'a dit, le personnage d'Idris Elba n'a rien à voir avec celui de Kiefer Sutherland, l'influence des aventures impossibles de Jack Bauer se retrouve aussi dans le scénario de Hijack, qui assume clairement de privilégier le divertissement plutôt que la vraisemblance, en multipliant les rebondissements improbables pour le seul plaisir de relancer le suspense.

Heureusement, Hijack offre aussi quelques moments de respiration – façon de parler – avec les personnages qui tentent d'éviter la catastrophe depuis la terre ferme, comme l'agent antiterroriste joué par Archie Panjabi, l'inoubliable Kalinda Sharma de The Good Wife (Paramount+).

Plus charismatique, tu meurs

Mais le seul maître à bord est évidemment Idris Elba. Vingt ans après sa révélation grâce au rôle très culte de Stringer Bell dans The Wire, l'acteur également récompensé pour la série Luther n'a jamais semblé autant en maîtrise de son corps et de son jeu.

Dans Hijack, Elba joue bien sûr beaucoup plus sur les ressorts psychologiques que sur sa carrure, même si celle-ci lui confère quand même toujours une prestance assez hors du commun. Tout en manipulation et persuasion, il marche en permanence sur le fil du rasoir de l'ambiguïté, en prenant des risques inouïs pour sauver sa peau.

Cette interprétation très singulière donne d'ailleurs un aperçu des nuances qu'un James Bond joué par Idris Elba aurait pu afficher, mais malheureusement, on sait que cette arlésienne ne se concrétisera jamais. Si cela peut permettre à l'acteur britannique de porter sur ses très larges épaules d'autres séries comme celle-ci, ce n'est finalement peut-être pas une si mauvaise nouvelle.

Hijack épisodes 1 à 7 sur Apple TV+, disponible avec CANAL+.