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Tokyo Vice : une saison 2 toujours plus dans les bas-fonds du Japon

Posté par Alexis Lebrun le 3 avril 2024

Réputée pour l’authenticité avec laquelle elle recrée l’ambiance – en particulier nocturne – du Tokyo des années 1990, la production HBO lancée par Michael Mann enfonce le clou avec une deuxième saison qui nous immerge encore davantage dans le monde impitoyable des yakuzas, et qui confirme que Tokyo Vice est toujours l’une des meilleures séries du moment.

Profil bas face aux yakuzas ?

Disons-le d’emblée, cette saison 2 n’a pas de temps à perdre pour planter à nouveau le décor et les personnages. Son premier épisode reprend exactement là où la saison 1 s’arrêtait, donc une lecture de notre résumé des épisodes précédents est plus que recommandée pour se rafraîchir la mémoire.

On retrouve le journaliste Jake Adelstein (Ansel Elgort) et le policier Hiroto Katagiri (Ken Watanabe) alliés pour faire tomber le parrain yakuza Shinzo Tozawa, responsable d’à peu près tous les méfaits de la première saison, et notamment du passage à tabac de la malheureuse Polina (Ella Rumpf), enregistré sur un cassette vidéo livrée anonymement à Jake.

On ne vous dit pas ce qu’il en advient – ni ce que Polina et Sato, gravement blessé, sont devenus –, mais cette saison 2 commence vraiment avec son deuxième épisode, qui prend place quelques mois plus tard. Tozawa y est mystérieusement absent depuis son départ pour soigner une grave maladie, mais son ombre plane toujours, et Adelstein comme Katagiri se tiennent désormais à bonne distance du clan yakuza – après avoir reçu chacun des menaces à la fin de la première saison.

Place à la méthode forte

Jake enquête désormais au sein d’un gang de voleurs de motos, ce qui permet à Tokyo Vice de nous immerger dans la culture du Bōsōzoku, et évidemment, le voyage déménage. Quant à Katagiri, il a dû mettre sa famille en sécurité et accepter un poste ennuyeux et peu exposé au sein de la police, mais son caractère incorruptible le rattrape lorsqu’une nouvelle enquêtrice souhaite le recruter au sein d’une force spéciale qui vise à détruire les yakuzas…

Une ambition un peu folle qui va aussi à l’encontre du pragmatisme du flic expérimenté qui avait pris Jake sous son aile. Mais comme souvent dans Tokyo Vice, la partie la plus fascinante de l’intrigue concerne Samantha (Rachel Keller). Dans cette nouvelle saison, l’hôtesse américaine d’origine mormone réalise enfin son rêve d’ouvrir son propre club, mais celui-ci est sous la coupe des yakuzas, ce qui crée vite des frictions avec son tempérament indépendant.

Une esthétique toujours aussi soignée

Mais Samantha n’est pas la seule héroïne digne d’intérêt dans cette saison 2. On en apprend ainsi davantage sur les origines sud-coréennes d’Emi, la patronne de Jake, et Misaki – la maîtresse de Tozawa qui fricote avec Jake – joue aussi un rôle important, tout comme Erika, une nouvelle hôtesse d’expérience recrutée par Samantha pour son club. Bref, l’intrigue de Tokyo Vice reste aussi tentaculaire que l’emprise d’un clan yakuza, mais la série conserve toute sa fluidité dans la narration et surtout la réalisation.

Cette dernière nous plonge encore davantage dans les bas-fonds de la capitale japonaise, avec beaucoup plus de scènes tournées dans des décors naturels souvent inaccessibles aux productions internationales. Un accès rendu possible par l’accueil réservé à la série au Japon, où elle a gagné le respect des locaux grâce à son authenticité. Mais avant d’être un excellent argument pour l’office du tourisme tokyoïte, Tokyo Vice reste surtout l’un des thrillers les plus immersifs et captivants d’aujourd’hui.

Tokyo Vice saison 2, diffusée à partir du 4 avril sur CANAL+.

La saison 1 est disponible en intégralité sur myCANAL.