S.P.A.M.

De la retouche numérique aux deep fakes en passant par les filtres qui rendent beaux, les avancées technologiques ont ravivé la vieille question du rapport entre le réel et son image. Depuis toujours, les images ont été mises en scène ou manipulées. Face à ce constat, il convient d'interroger ce qui se trouve sous nos yeux, en faisant preuve de vigilance et de curiosité.

Les réseaux sociaux ont brouillé les frontières entre information, communication, publicité et divertissement, plaçant la parole de tous sur un point d'égalité. Mais informer, c'est un métier : celui des journalistes, qui sont là pour rassembler, vérifier et mettre en forme des informations à destination du public en suivant des règles précises. A la base de leur profession : l'esprit critique, utile à tous et à tout âge, pour comprendre le monde dans lequel on vit.

La fascination pour les écrans ne date pas d'hier, mais aujourd'hui, ceux-ci occupent une place centrale dans la vie des Français de tous âges. Pour tous, et particulièrement pour les enfants, leur présence continue peut créer des problèmes de concentration. Ces problèmes sont encouragés par les réseaux sociaux qui fonctionnent selon le modèle de captation de l'attention.

Des lanceurs d'alerte aux fake news, les réseaux sociaux sont des outils qui peuvent être mis au service de l'information, mais aussi de la désinformation. Pour faire la part des choses, il est nécessaire de comprendre la différence entre une information et une opinion, entre le principe de véracité et le principe de viralité, spécifique aux réseaux sociaux.

Harcèlement, insultes, propos diffamatoires, ces phénomènes se sont multipliés depuis l'explosion des réseaux sociaux. Pourtant, se cacher derrière un écran ne permet pas de dire ou de faire n'importe quoi, d'autant plus que rien ne disparaît jamais totalement sur Internet. La loi s'applique aussi sur les réseaux, comme dans la société en général.

Aujourd'hui, le numérique est aussi polluant que le trafic aérien. Entre l'extraction des matériaux, la fabrication des appareils, l'échange, le stockage des données et le recyclage, l'intangible a des effets bien tangibles sur la planète et sur le changement climatique.

Les journalistes ont mauvaise presse. Pourtant, ils composent une réalité très diverse, reliée à de nombreux métiers et de nombreux médias. Loin du commentaire et de l'opinion, le coeur du métier de journaliste est de rassembler, vérifier et mettre en forme des informations d'intérêt public en suivant les règles de déontologie et en tendant vers des principes de pluralité, indépendance et diversité.

Chaînes d'information en continu, réseaux sociaux : les nouvelles manières de s'informer ont tendance à enfermer dans des bulles donnant l'impression d'un discours médiatique homogène. Il existe un certain conformisme des médias dominants, qui peut notamment s'expliquer par le profil sociologique des journalistes. Toutefois, aujourd'hui, une nouvelle génération défend avec force une transformation de la profession, plus inclusive, et plus représentative.

Les théories du complot n'ont pas attendu les réseaux sociaux pour exister mais les outils technologiques facilitent leur fabrication comme leur diffusion. Leur succès peut s'expliquer par le fait qu'elles livrent une seule clé d'analyse donnant un sens à une réalité aussi complexe que difficile. Pourtant, en pointant du doigt un ennemi ou une cause toute désignée, on s'empêche de penser le monde dans sa complexité. Et donc d'être en mesure d'agir pour l'améliorer.

Le paysage médiatique français est caractérisé par un phénomène de \ concentration des médias \, terme désignant la mainmise de quelques \ grandes fortunes \, déjà à la tête de grands groupes industriels, sur des journaux, des radios ou des chaînes de télévision. Cet état de fait pose des questions légitimes sur l'indépendance des journalistes. Car la qualité de l'information est essentielle à la bonne marche de la démocratie.

La laïcité, qui est un cadre juridique pourtant très clair depuis la promulgation de la loi de 1905 de séparation des églises et de l'état, est régulièrement questionnée, remise en cause, et puis 30 ans, dans une confusion accrue des discours. A-travers l'histoire de son traitement médiatique, nous tenterons de comprendre comment un principe de liberté et de respect a pu générer malentendus et amalgames.