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Columbia Pictures a 100 ans : retour sur l’histoire d’un studio mythique

Posté par Alexis Lebrun le 14 octobre 2024

Avec son célèbre logo inspiré de la statue de la Liberté, la société fondée en 1924 par le célèbre Harry Cohn est encore aujourd’hui l’une des majors principales du cinéma hollywoodien. Pour célébrer son centenaire, CINÉ+ OCS met à disposition une grande partie de son catalogue : l’occasion idéale pour replonger dans la riche histoire de Columbia Pictures.

La mainmise d’un seul homme

Si ce studio est aujourd’hui associé aux blockbusters, ses débuts ont été très modestes. Lorsque l’impitoyable Harry Cohn se lance dans le cinéma en 1918, il produit des films à bas coût et multiplie les casquettes en tyrannisant à peu près tout le monde sur les plateaux. Le nouveau nom donné à la société en 1924 (Columbia Pictures) ne change pas grand-chose à cette méthode, et il faut attendre dix ans pour voir le premier vrai coup d’éclat du studio.

Nous sommes en 1934, et NEW YORK-MIAMI (avec Franck Capra à la réalisation et Clark Gable au casting) réussit l’exploit rarissime de rafler les cinq Oscars principaux. Le studio passe à l’âge adulte et se met à travailler avec des stars : Cary Grant, Gene Kelly et surtout Rita Hayworth, qui devient le visage de Columbia – et l’objet du harcèlement de Cohn.

Un flair incontestable

Elle laisse entre autres l’inoubliable GILDA (Charles Vidor, 1946), avant que le studio ne se mette à collectionner les Oscars avec des titres qui résonnent encore à nos oreilles aujourd'hui : TANT QU’IL Y AURA DES HOMMES (Fred Zinnemann, 1953), LE PONT DE LA RIVIÈRE KWAÏ (David Lean, 1957)…

Intelligemment, Columbia a su prendre le virage de la révolution jeune de l’après-guerre, un flair qui ne se démentira pas pendant les deux décennies suivantes malgré le décès du patriarche Cohn en 1958.

Rien que pendant les années sixties, le studio est en effet capable d’aligner le chef-d’œuvre épique LAWRENCE D’ARABIE (David Lean, 1962) et le brûlot de la contre-culture EASY RIDER (Dennis Hopper, 1969), avant de réussir le virage du Nouvel Hollywood avec ce qui reste le film le plus célébré de Martin Scorsese, TAXI DRIVER (1976).

L’ère des blockbusters

Et Columbia a beau changer plusieurs fois de proprio pendant les eighties, les succès sont quand même au rendez-vous, par exemple avec le mémorable TOOTSIE (Sydney Pollack, 1982). Les nineties sont à l’avenant, avec le cultissime DRACULA de Francis Ford Coppola (1992), qui continue d'inspirer quantité de cinéastes, avant que les années 2000 ne fassent définitivement basculer le studio dans l’ère des blockbusters.

On préfère en retenir par exemple PANIC ROOM (2002), huis-clos étouffant et sous-coté de David Fincher avec Jodie Foster et une toute jeune Kristen Stewart, ou encore LES FILLES DU DOCTEUR MARCH (2019), l’excellente adaptation féministe de Greta Gerwig. On ne sait pas si le cinéma sera encore là dans un siècle, mais si c’est le cas, on peut parier que Columbia le sera aussi. Joyeux anniversaire la torche !