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5 raisons de voir The Staircase, le true crime avec Colin Firth et Toni Collette

Posté par Alexis Lebrun le 20 octobre 2022

Nommés aux Emmy Awards cette année, les deux acteurs principaux de The Staircase ne constituent qu’un des arguments de cette nouvelle série basée sur l’histoire tragique et mystérieuse du couple Peterson.

Un fait divers marquant

L’histoire de The Staircase est celle d’un drame survenu il y a un peu plus de vingt ans à Durham en Caroline du Nord. C’est là que vivent les Peterson, une famille recomposée qui compte dans la ville. À sa tête se trouve un couple apparemment aimant, mais qui se brise mystérieusement le 9 décembre 2001. Ce soir-là, Michael Peterson alerte les secours en découvrant le corps ensanglanté de sa femme Kathleen en bas de leur escalier. Il émet immédiatement l’hypothèse qu’elle a dû faire une chute mortelle dans les marches, mais la police présente sur place considère aussitôt les lieux comme une scène de crime, car les blessures présentes sur le crâne de Kathleen et la quantité de sang visible sont plus que suspectes. Et en l’absence de signe d’effraction, Michael Peterson devient vite le principal suspect.

Cet écrivain qui rêve de faire carrière en politique cache de surcroît quelques secrets, comme sa bisexualité, et il a déjà menti par le passé sur son passage dans l’armée. Ajoutez qu’il était dépendant de la fortune de Kathleen, et que la mère de ses deux filles adoptives est aussi morte dans des conditions similaires, et vous obtenez un profil insondable qui continue d’intriguer aujourd’hui, et dont le couple est exploré par la série à l'aide de flashbacks.

Un marathon judiciaire à rebondissements

The Staircase suit donc l’ensemble des péripéties judiciaires de Michael Peterson, marquées par des divisions familiales – Kathleen avait une fille d’un précédent mariage – et des théories parfois à peine croyables, comme l’irruption d’une chouette pour expliquer la mort de la victime.

Défendu par un avocat très réputé (David Rudolf), Michael Peterson a en effet eu droit à plusieurs procès sur une période d’une quinzaine d’années, avec des rebondissements spectaculaires comme seule la justice américaine peut en réserver, mais qu’on ne spoile pas ici. C’est d’ailleurs l’un des grands mérites de la série : nous immerger dans les dysfonctionnements d’un système judiciaire où la qualité d’une défense est souvent conditionnée à la fortune de l’accusé.

Une dimension méta

Mais la vraie originalité de The Staircase, c’est de consacrer une partie de l’intrigue à une équipe de documentaristes français qui travaillent aussi sur l’affaire, et en ont tirés une série documentaire pionnière du true crime – Soupçons, diffusée à partir de 2004 sur CANAL+ et prolongée jusqu’en 2018 sur Netflix – sur laquelle est justement basée la série.

C’est une idée très méta, qui permet à la série de déplacer son curseur sur le point de vue d’autres personnages qui jouent en plus un rôle significatif dans cette histoire, comme la monteuse Sophie Brunet, jouée par une actrice française connue des deux côtés de l’Atlantique : Juliette Binoche.

Un casting de stars

La grande force de cette série, c’est évidemment son casting de prestige. Cela commence bien sûr par les deux rôles principaux, incarnés par deux grands interprètes, habitués des prix et des honneurs. Si Colin Firth est rarissime dans les séries, Toni Collette y a déjà laissé sa marque avec United States of Tara et Unbelievable (Netflix).

On retrouve également à leurs côtés de formidables seconds rôles, comme l’incontournable Michael Stuhlbarg (Your Honor sur CANAL+ et Dopesick sur Disney+), la star Sophie Turner (Game of Thrones sur OCS), la reine du ciné indé Parker Posey (Lost in Space sur Netflix), Rosemarie DeWitt (collègue de Collette sur United States of Tara), Dane DeHaan (ZeroZeroZero sur CANAL+), Patrick Schwarzenegger (Scream Queens sur Disney+), Odessa Young (The Stand sur STARZPLAY), Olivia DeJonge (The Society sur Netflix) et Joel McKinnon Miller (Brooklyn Nine-Nine sur Netflix).

Un réalisateur de talent

Enfin, on ne peut pas ne pas évoquer Antonio Campos, l’homme qui a travaillé pendant des années sur ce projet d’adaptation, dont il est à la fois le créateur, le showrunner et le principal réalisateur. Ce nom reste peu connu en France, mais il s’agit d’une personnalité qui compte dans le cinéma indépendant américain.

Entre sa révélation à Cannes en 2008 avec son premier long-métrage (Afterschool) et son film Netflix à l’énorme casting, Le Diable, tout le temps (2020), il a également tourné les premiers épisodes de l’excellente première saison de The Sinner (Netflix), avec Jessica Biel dans le rôle principal. Sur The Staircase, il impose sa patte de réalisateur, notamment dans les scènes impressionnantes qui reconstituent les différentes causes possibles de la mort de Kathleen Peterson.

The Staircase, en intégralité seulement sur CANAL+.