Ce Soir à la TV : En Place, Jean-Pascal Zadi est (peut-être) le président dont on avait besoin

Dans la première saison d’En place, Jean-Pascal Zadi réalisait un pari un peu fou : celui de raconter l’histoire d’un Monsieur tout le monde, Stéphane, animateur d’une MJC, qui se retrouve contre toute attente en lice pour la campagne présidentielle. Si la série se voulait humoristique, elle abordait en creux des problématiques qui, elles, étaient bien réelles, comme le racisme, les inégalités de classes ou encore la fracture entre le monde politique et le reste du pays, notamment dans les milieux les plus précaires.

Entouré des humoristes et acteurs Fary et Eric Judor, ses compères de toujours, déja présents dans son premier film Tout simplement noir, Jean Pascal Zadi reprenait ici les thèmes qui lui tenaient déja à coeur dans son long-métrage, dont il estimait d’ailleurs que la série était la continuité. Résultat : En place s’est imposée comme un véritable ovni sans égal dans le paysage audiovisuel français, à mi-chemin entre la blague et le brûlot politique, et a d’emblée séduit le public par son ton irrévérencieux. 

Pour cette deuxième saison, Jean-Pascal Zadi continue dans la veine de l’humour décapant qu’on lui connaît et s’amuse cette fois à désacraliser l’Elysée. Élu pour sa franchise et sa fraîcheur, son personnage, Stéphane, toujours en doudoune et baskets, doit maintenant diriger le pays, et  relever un nouveau défi de taille : gagner les élections législatives. En parallèle, la série s’ouvre aussi à l’international le temps d’un dîner avec la reine de Suède ou d’un débat sur les impôts dans les DROM. 

Pour mener à bien ce beau programme, d’autres grands noms du cinéma sont venus prêter main forte. Si les spectateurs auront le plaisir de retrouver les personnages phares de la saison 1 (Marina Foïs, savoureuse dans le rôle d’une candidate écolo, Benoît Poelvoorde en opposant politique de la vieille école ou encore Panayotis Pascot en conseiller aux dents longues), ils pourront également découvrir Raphaël Quenard en gangster, Alain Chabat en président sortant et Michel Hazanavicius en Grand Chancelier.

Si le scénario de cette deuxième saison paraît loufoque, en réalité, la série, toujours plus rocambolesque, maintient le cap. En questionnant les alliances et les coups bas de la vie politique, la saison 2 d’En place relève le pari d’offrir une suite digne de ce nom à une oeuvre déjà très prometteuse, et continue de prouver qu’il est possible de rire avec respect de sujets aussi compliqués que le port du voile ou la couleur de peau.

Alors que la France a connu une saison électorale particulièrement compliquée en 2024, impossible par ailleurs de ne pas glousser face aux déboires de Stéphane, qui, élu sans aucun parti, doit désormais faire face à l’épineuse question de former un gouvernement et des alliances avec les forces de l’Assemblée Nationale… Bref, contre toute attente, En Place dresse un portrait de la vie politique française décalé mais bienvenu, et réussit à réinstaurer un peu de légèreté salvatrice dans un contexte ambiant morose. On signe où pour reconduire le mandat du Président Blé ?

Toutes les saison de la série En place sont à retrouver sur Canal +.