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Full Circle : Steven Soderbergh revient avec un thriller de folie

Posté par Alexis Lebrun le 20 février 2024

Toujours aussi prolifique, le cinéaste américain a entièrement réalisé les six épisodes de ce thriller haletant à l’intrigue bien retorse. Et à 61 ans, Steven Soderbergh rappelle avec Full Circle qu’il a peu d’équivalents aujourd’hui derrière une caméra.

Une pincée d’occultisme

L’intrigue de Full Circle n’est pas des plus simples à résumer, tant elle compte de personnages et de connexions entre eux. Disons donc que tout part d’un kidnapping raté – non, nous ne sommes pas dans Fargo –, commandité par une matriarche mafieuse venue du Guyana (CCH Pounder) et qui cherche par cette action à briser une malédiction qui touche sa famille – le « Full Circle » du titre fait référence à cette pincée d’occultisme.

Elle a recruté pour ce faire deux jeunes Guyaniens ravis de débarquer à New York, mais qui déchantent vite devant la tournure violente que prend cette affaire, sur laquelle enquête une jeune inspectrice de police (Zazie Beetz) qui a la fâcheuse habitude de désobéir à sa hiérarchie.

Des secrets à révéler

Full Circle met en scène une sorte d’engrenage infernal qui piège des personnages aux secrets parfois bien enfouis. C’est le cas du couple de la grande bourgeoisie new-yorkaise (interprété par un duo merveilleux : Claire Danes et Timothy Olyphant) dont le fils est visé par la tentative d’enlèvement, et qui se retrouve confronté à un milieu et des enjeux très dangereux.

Largement inspiré par l’histoire du Entre le ciel et l'enfer de Kurosawa (1963) et déjà à l’œuvre sur deux des meilleures productions récentes de Soderbergh – la série interactive Mosaic et le film noir No Sudden Move –, le scénariste Ed Solomon a imaginé une intrigue labyrinthique tordue et qui assume totalement ses twists improbables pour le plaisir de ne jamais trop faire retomber la tension.

Le retour d’un maître

Mais il faut aussi saluer la maîtrise de la réalisation de Steven Soderbergh, qui porte ici de nombreuses casquettes – il assure également la photographie et le montage – et crée des images de toute beauté du Queens à Washington Square, avec sa caméra épaule tremblante façon cinéma vérité, et ses fameux travellings d’une incroyable fluidité.

Dix ans après The Knick, il rappelle à tout le monde qu’il faut toujours compter sur lui dans les séries aussi, et c’est plutôt une bonne nouvelle pour HBO, qui a sorti Full Circle et tous ses derniers films aux Etats-Unis.

Full Circle épisodes 1 à 6, diffusés à partir du 22 février sur CANAL+.