Sex and the City (OCS), série révolutionnaire sur la sexualité féminine
Si l’héritage de cette production HBO est aujourd’hui très controversé, Sex and the City n’en reste pas moins une série pionnière, à l’influence énorme sur le genre et toute une génération de femmes.
Contrairement à ce que son titre indique, Sex and the City raconte d’abord l’histoire d’amitié entre quatre femmes célibataires dans la trentaine ou la quarantaine à New York. Certes, elles sont toutes à la recherche de l’amour, mais les couples ne sont pas vraiment ce que l’on retient à la fin de la série. Ce qui compte, ce sont les innombrables scènes de dialogues entre Carrie Bradshaw (Sarah Jessica Parker), l'anti-héroïne journaliste qu’on adore détester, Charlotte York (Kristin Davis), l’indécrottable romantique optimiste, Miranda Hobbes (Cynthia Nixon), la forte tête cynique, et Samantha Jones, la quarantenaire libérée qui enchaîne les conquêtes sans lendemain.
Bien sûr, toutes ces héroïnes apparaissent très uniformes pour les standards d’aujourd’hui (quatre femmes blanches, minces et aisées à New York, vraiment ?), mais malgré leur obsession fatigante et cliché pour la mode, elles restent des personnages importants pour la représentation de l’amitié féminine dans les séries, mais aussi pour ce qui a fait la renommée de Sex and the City, et qui est cette fois contenu dans son titre.
Quand Sex and the City a débarqué sur HBO en 1998, il faut bien réaliser que si les scènes de nudité n'étaient pas inédites, voir des femmes parler très crument de pas mal de composantes du sexe dans une série était totalement révolutionnaire. Et dans ce domaine, l’influence de Sex and the City est incontestable, même si là aussi, la série a eu du mal à dévier du schéma traditionnel de l’hétérosexualité. Pour autant, la série a été un véritable carton d’audience, et elle a eu le mérite de montrer qu’il était normal pour des femmes de parler de leur sexualité entre elles. Certaines scènes sont d’ailleurs devenues cultes, comme celle où Charlotte devient accro à un vibromasseur en forme de lapin, ce qui a décuplé les ventes de l’objet en question après la diffusion.
Malgré ses limites, Sex and the City a démystifié beaucoup de sujets beaucoup plus tabous à l’époque qu’aujourd’hui, comme la masturbation féminine ou la fameuse épilation brésilienne. Et elle a lancé chez son public beaucoup de discussions autour du désir féminin et de la féminité, deux sujets habituellement ignorés dans les séries à l’époque. Bref, Sex and the City était une série un peu sulfureuse, et même si ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui en raison de toutes les séries nées grâce à elle, ce parfum rafraîchissant n’a pas entièrement disparu.
Quand on évoque l’âge d’or des séries du début des années 2000, ce sont toujours les mêmes noms qui reviennent : The West Wing, Les Soprano, Six Feet Under, The Wire ou Oz. Comme les quatre dernières, Sex and the City est une série HBO, et elle a non seulement connu un grand succès public, mais elle a aussi été récompensée à maintes reprises aux Emmy Awards et aux Golden Globes.
Pourtant, elle n’est quasiment jamais citée quand ce chapitre de l’histoire est évoqué, alors qu’elle a eu comme on l’a dit une influence importante sur son public et les séries, mais aussi sur la popularité et la perception de HBO. Est-ce en raison de son thème ou de ses défauts ? Quoi qu’il en soit, il est grand temps de rendre à Sex and the City la place qui lui revient, malgré toutes les critiques légitimes que l’on peut lui faire.
Sex and the City saisons 1 à 6 sur OCS, disponible avec CANAL+.