Furiosa : pourquoi aucun Mad Max ne ressemble à un autre ?
Avec quel MAD MAX avez-vous grandi ? Si vous êtes né dans les années 60, il y a de grandes chances que vous ayez assisté à la naissance sur grand écran du film original, en 1979. Plutôt un ado des années 2010 ? Alors vous n’avez pas pu passer à côté de FURY ROAD, le quatrième épisode de la saga sorti en 2014. Eh oui, MAD MAX, c’est une franchise qui dure depuis plus de quarante ans, et qui regroupe pas moins de cinq films. Derrière tous ces épisodes, un seul homme : George Miller, le réalisateur visionnaire et architecte du Wasteland.
Ce dernier explique ne jamais avoir imaginé que son premier film prendrait une telle ampleur, mais avoir toujours senti qu’il y avait encore des choses à raconter sur cet univers . “A chaque fois que j’ai fini un film Mad Max, j’ai dit ‘Je n’en referai jamais un autre’” confiait-il. “Mais il y avait toujours une raison d’y revenir”. George Miller a ainsi toujours trouvé matière à écrire de nouveaux scripts, de nouveaux personnages et de nouvelles aventures.
Bien que tous les films se déroulent dans le même univers, aucun ne se ressemble : difficile de reconnaître qu’il s’agit de la même saga lorsque l’on compare le premier MAD MAX à FURIOSA. Entre temps, différents acteurs se sont succédés, et Mel Gibson, qui incarnait Max dans les trois premiers films de la franchise, a cédé la place à Tom Hardy pour FURY ROAD en 2014. Idem pour Furiosa, d’abord incarnée par Charlize Theron, avant que le rôle ne soit attribué à Anya Taylor-Joy.
Mais c’est surtout au niveau de la narration et de la mise en scène que la différence se ressent. Dans les années 80, déjà, les trois premiers films assumaient leurs identités distinctes : MAD MAX : AU DELÀ DU DÔME DE TONNERRE ressemblait ainsi davantage à une dystopie un poil SF qu’au film original, plutôt axé action et course poursuite de voitures. FURY ROAD, quant à lui, est né de l’envie du réalisateur de tirer parti des avancées techniques du cinéma, et de créer un film plus effréné que jamais. “Je me suis demandé : quel genre d’histoire peut-on raconter si le film est constamment en mouvement ?” se souvient-il.
A plein d’égards, FURIOSA innove également : pour la première fois, une femme est au centre de l’histoire, et Max, le héros éponyme, en est absent (ou presque). Miller explique avoir eu envie de raconter l’histoire de son personnage en écrivant le script de FURY ROAD. “Nous avons écrit l’histoire de Furiosa 15 ou 16 ans avant de la rencontrer dans FURY ROAD” explique le réalisateur. “Nous avions besoin de comprendre tout ce qu’il y avait à l’écran, pas seulement les origines de tous les personnages secondaires, mais aussi celle de tous les accessoires, de tous les véhicules”.
A travers l’histoire de Furiosa, retracée dans toute sa complexité, c’est aussi celle de toute la société du Wasteland qui est portée à l’écran. Le film rompt avec le rythme dément et la temporalité de FURY ROAD ; alors que l’action de ce dernier se déroulait sur trois jours et avait des allures de fever dream, celle du nouvel épisode s’étale sur quinze ans. Un cadre temporel différent, plus lent, qui permet d’en apprendre plus sur l’univers dystopique imaginé par Miller, et de continuer à nourrir sa mythologie, près de 45 ans plus tard. Quant à la suite, Miller l’a déjà en tête : un sixième épisode, de nouveau centré sur Max, pourrait bien voir le jour dans les prochaines années.
Furiosa : une saga Mad Max, à retrouver sur Canal+ et en replay sur myCanal.