Feud : une saison 2 flamboyante sur la fin de vie de Truman Capote

La côte basque n’est pas qu’un littoral touristique partagé entre la France et l’Espagne. Pendant la moitié du 20ème siècle, cela a aussi été un célèbre restaurant gastronomique français, installé à New York.

C’est dans ce repère de la bourgeoisie américaine que Truman Capote avait l’habitude de déjeuner avec de grandes mondaines new-yorkaises qu’il appelait ses « cygnes ». Des femmes aussi riches que stylées, qui adorent les ragots de l’écrivain et se confient à lui sans se méfier.

Grave erreur : en panne d’inspiration, Truman Capote publie dans le magazine Esquire le récit de ces déjeuners avec une abondance de détails croustillants sur les petits secrets de la vie privée de ces dames, comme la théorie selon laquelle Ann Woodward, mannequin de la haute société, a tué son mari William. Scandale !

Nous sommes en 1975, et dans la haute société new-yorkaise, ce sont des choses qui ne se font pas. Les cygnes de Truman Capote décident à l’unisson de se venger de lui en lui coupant tous les accès aux mondanités dont il raffole tant et qui lui servent d’inspiration.

L’écrivain ne s’en remettra jamais et connaîtra une triste fin de carrière, incapable d’achever son dernier roman tant attendu (Prières exaucées, qui sera publié à titre posthume), et complètement accro à l’alcool et à la drogue, avant de décéder prématurément à 59 ans en 1984.

C’est ce crépuscule que raconte cette saison 2 de Feud, en faisant incarner le rôle de Truman Capote à un Tom Hollander méconnaissable et bluffant dans sa performance pour reproduire le phrasé si particulier de l’auteur gay le plus célèbre de l’époque.

La série traite ce personnage« bigger than life » avec respect – et il en va de même pour les femmes qui l’entourent – ce qui n’empêche pas les dialogues de se distinguer par une certaine férocité.

Mais plus qu’une embrouille entre mondains, cette nouvelle saison brosse surtout le portrait d’une époque mythique, avec un luxe incomparable de moyens (dont Gus Van Sant à la réalisation, excusez du peu) et un casting féminin d’exception (Naomi Watts, Diane Lane, Chloë Sevigny, Calista Flockhart, Demi Moore et Molly Ringwald), qui mérite à lui seul un article.

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