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PEUR BLEUE 3, bienvenue dans le grand bain !

Posté par Marc Larcher le 10 mars 2022

En ressuscitant la peur primale du requin, ce film fait évoluer un genre cinématographique à part entière qui a fait de lui le meilleur ennemi de l’Homme. Désormais la menace est tout autant animale que technologique et écologique.

Une vieille connaissance du cinéma

On connaît presque tout de lui : son aileron caudal qui fend les flots au loin, ses mouvements circulaires autour de sa future victime, son corps fuselé, son énorme mâchoire et ses multiples rangées de dents acérées… Qu’il soit un classique grand requin blanc, un furtif requin bleu, un immense requin tigre, voire un Carchorodon Megalodon aux dimensions démentielles venu de la préhistoire, le squale est devenu au fil des ans un habitué des castings hollywoodiens.

Et si l’homme rendait les requins encore plus dangereux ?

Cette fois-ci, ce n’est pas un requin comme les autres qu’affrontent les acteurs et les actrices de PEUR BLEUE 3 et c’est tout l’intérêt du film de John Pogue. Bien sûr, au début tout se passe bien au large du Mozambique dans Little Happy, un village de pécheurs abandonné où le docteur Emma Collins avec l'aide de son équipe reprend le travail de son père défunt sur la protection des requins et de l'environnement. L’inquiétude monte d’un cran quand son ex petit ami débarque avec son équipe pour l’avertir de la présence dans ces eaux d’une nouvelle race de requins bouledogues échappés d'un laboratoire scientifique avec leur mère Bella. La preuve, les plongeurs découvrent trois cadavres de grand requins blancs dévorés au fond de l’océan. Plus agressifs, plus intelligents, ces nouveaux prédateurs vont commencer à semer la panique. Pire, s’ils se reproduisent, ils pourraient mettre en danger tout l’écosystème marin. Pour la première fois, le prédateur n’est plus seulement vu comme une menace pour les héros d’un film mais pour la planète toute entière. Jusqu’à présent depuis LES DENTS DE LA MER (1975) de Steven Spielberg qui avait lancé la mode des films d’épouvante, le requin attaquait les humains ayant eu la malchance de pénétrer sur son territoire. Puis au gré des films, il en est venu à nourrir une vendetta personnelle contre certains d’entre-eux, en particulier contre Roy Scheider le héros des premiers films de la franchise. Dans EN EAUX TROUBLES (2018), Jason Statham affrontait un squale préhistorique géant décidé à attaquer un centre de recherches sous-marin puis une plage bondée. L’animal appartenant à une espèce qu’on croyait éteinte depuis des millions d’années s’était échappé de la Fosse des Mariannes, la plus profonde du monde. D’autres cinéastes préfèrent mettre en scène un duel minimaliste entre l’animal et une personne précise comme dans INSTINCT DE SURVIE (2016) où Blake Lively affronte seule dans une crique déserte du Mexique un grand requin blanc qui l’a blessée et veut l’achever.

Un animal qui s’adapte à tous les films

Le plus fou, c’est que ce modèle de film ne cesse de changer : le requin laisse place à l’orque, aux crocodiles, aux alligators, aux pieuvres… Bref, tout le bestiaire y passe. Et il est également décliné selon les genres cinématographiques. On peut ainsi passer d’un véritable film d’horreur à un film comique, d’un film de science-fiction avec des requins volants à des films totalement absurdes où des requins des sables attaquent les vacanciers dormant sur les plages… L’animal est devenu un outil ultime pour construire un film et il n’a plus franchement besoin de faire peur pour attirer les spectateurs. Certains amateurs purs et durs peuvent néanmoins préférer la recette originale et crier d’épouvante en découvrant les requins bouledogues modifiés de PEUR BLEUE 3 car c’est à eux qu’ils penseront la prochaine fois qu’ils se baigneront en mer.

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