The Marvels : un hymne rafraîchissant à la sororité
Attendue depuis plusieurs années, la suite des aventures de Captain Marvel marque une pause bienvenue dans la Phase V du MCU. The Marvels est en effet un blockbuster superhéroïque qui ne se prend pas trop au sérieux, et l’alchimie entre ses trois héroïnes principales fait beaucoup de bien à un univers en manque de nouvelles figures marquantes.
En 2019, la sortie de CAPTAIN MARVEL avait fait figure d’événement : pour la première fois, un film Marvel Studios mettait en scène une superhéroïne seule en tête d’affiche. Ce fut un carton monumental (plus d’un milliard de dollars de recettes au box-office), à une époque où le MCU était porté au sommet par la folie AVENGERS: ENDGAME.
Autant dire qu’il était difficile pour THE MARVELS d’aller « higher, further, faster » – la fameuse formule employée par Carol Danvers dans CAPTAIN MARVEL.
Mais plutôt que de se limiter à une superhéroïne, THE MARVELS nous en offre cette fois trois, en faisant collaborer Miss Marvel et Monica Rambeau avec Captain Marvel, pour lutter contre une nouvelle menace Kree (Dar-Benn) qui veut rendre sa gloire à la planète Hala, n’hésitant pas à mettre en danger l’espace-temps.
Tout cela est surtout un prétexte pour permettre à nos trois héroïnes d’apprendre à se connaître et à sauver l’univers ensemble, puisqu’il faut rappeler que Miss Marvel est une ado fan de Captain Marvel qui la rencontre pour la première fois – il faut voir sa très bonne série sur Disney+ si ce n’est pas déjà fait –, et Monica Rambeau n’a jamais revu celle qui est sa « tante » adoptive depuis son enfance, et depuis qu’elle a acquis des pouvoirs déments dans une série Disney+ encore meilleure, WANDAVISION.
C’est la première fois que Marvel Studios met en scène un casting principal 100% féminin, et ce trio de superhéroïnes fonctionne très bien : Brie Larson (LESSONS IN CHEMISTRY), Teyonah Parris (MAD MEN) et Iman Vellani sont toutes d’excellentes actrices, mais c’est d’abord leur alchimie qui porte le film.
Plus que les scènes d’action règlementaires dans l’espace, on retient d’ailleurs cet esprit de sororité mis en scène sans forcer par la réalisatrice afro-américaine Nia DaCosta, comme si THE MARVELS était une sorte de grande soirée pyjama entre filles… mais dans un vaisseau spatial, avec Goose (et plein d’autres chats Flerken qui avalent tout) et un Nick Fury (Samuel L. Jackson) moins stressé que dans sa série SECRET INVASION (Disney+) pour pimenter le tout.
Bref, voilà enfin un blockbuster Marvel qui n’est pas trop empesé par des enjeux intergalactiques qui donnent le tournis, et comme sa durée express de 90 minutes (une anomalie à Hollywood désormais), c’est assez reposant.
Dernier signe qu’il faut vraiment donner sa chance à THE MARVELS : il a été victime d’une campagne active de boycott et de review bombing de la part des milieux misogynes et racistes qui ne supportent pas de voir autre chose que des superhéros masculins et blancs. Qu’ils le veuillent ou non, THE MARVELS est l’un des meilleurs films récents du MCU, et il le doit entièrement à ses trois héroïnes. Vivement le film AVENGERS 100% féminin.