Ce soir à la TV : ce polar méconnu séduira les fans des frères Coen
Quand un polar noir tragi-comique rencontre l'ironie mordante et les personnages désespérants des frères Coen, cela donne "LaRoy". Récompensé au Festival de Deauville 2023, ce premier long-métrage de Shane Atkinson transporte les spectateurs dans un Texas poussiéreux où l’absurde côtoie la violence. Une œuvre à ne pas manquer ce soir sur CINE+ OCS pour les amateurs de polars décalés.
Sorti d’abord en festival, où il a fait sensation, notamment à Deauville, "LaRoy" raconte l’histoire de Ray (John Magaro), un homme ordinaire dépassé par les événements. Ce dernier est un loser sympathique, coincé dans une vie morne et humilié par sa femme infidèle, ancienne reine de beauté.
Alors qu’il s’apprête à mettre fin à ses jours dans une chambre de motel miteuse, un malentendu va tout bouleverser : on le confond avec un tueur à gages. Et le voilà embarqué, malgré lui, dans une spirale de violence et de mensonges, à laquelle il répond par un mélange d’improvisation maladroite et d’humour pince-sans-rire.
L’univers du film repose sur une esthétique à la fois réaliste et fantasmée d’un Texas désertique, où règnent la poussière, les motels défraîchis et une tension palpable. Shane Atkinson parvient, dès les premières minutes, à installer un décor et une ambiance qui rappellent les meilleurs polars noirs.
Le cœur du récit réside dans la dynamique entre Ray et Skip (Steve Zahn), un détective amateur à l’imagination débordante. Ce duo improbable donne lieu à des situations tour à tour hilarantes et tragiques.
On rit de leurs maladresses, on s’émeut de leurs échecs, et on ne peut s’empêcher de s’attacher à ces losers magnifiques.
S’il fallait situer "LaRoy" dans un arbre généalogique du cinéma, il serait un cousin éloigné mais respectueux de classiques comme "Fargo" ou "Sang pour sang" des frères Coen. Shane Atkinson s’approprie les codes du polar noir et de la tragi-comédie pour tisser une histoire profondément humaine, sans jamais perdre de vue l’absurdité des situations ou la fragilité des personnages.
Ray, qui semblait au départ condamné à une vie terne, finit par se révéler à lui-même, au fil de péripéties rocambolesques. On assiste alors à une subtile métamorphose : ce personnage passif et résigné prend enfin les choses en main, et redéfinit sa propre existence.
Ce cheminement, aussi touchant que drôle, est un écho direct aux grands thèmes du cinéma des frères Coen : la médiocrité confrontée à l’implacable mal, l’absurdité du destin et cette capacité à trouver un éclat d’humanité au milieu du chaos.
LaRoy est à voir sur CANAL+.