Dune, deuxième partie, le messie que les fans attendaient
Une nouvelle fois, Denis Villeneuve a accompli l’impossible. Après un premier volet déjà ébouriffant, le réalisateur canadien a signé le blockbuster de cette année 2024 avec la suite de son adaptation de Dune, le roman-monde de Frank Herbert.
Être l’héritier de la famille Atréides, ce n’est pas tous les jours facile. À la fin de DUNE (2021), le jeune Paul (Timothée Chalamet) voyait sa famille décimée (RIP Oscar Isaac) par les Harkonnen, avant de devoir combattre dans un duel à mort pour être accepté chez les Fremen.
Mais son apprentissage des codes de la tribu ne faisait que commencer, et on le retrouve donc en compagnie de cette dernière – et de sa mère enceinte suspecte, la Bene Gesserit Jessica (Rebecca Ferguson) – au début de ce deuxième volet.
Evidemment, Paul Atréides ne va pas seulement apprendre à parler, à se déplacer et à combattre comme les Fremen, il va aussi tomber amoureux de Chani (Zendaya), pendant que l’inénarrable Stilgar (Javier Bardem) répète en boucle qu’il est le messie (Lisan al-Gaib !) de leur prophétie.
Mais le programme chargé de Paul ne s’arrête pas là : il apprend aussi à monter les vers des sables – l’une des séquences les plus dingues du film –, et il est surtout très occupé à mener dans le désert des opérations de guérilla contre les Harkonnen, qui pillent l’Épice de la planète Arrakis et tentent toujours d’exterminer les Fremen.
Réciproquement, si Paul peut se venger des meurtriers de son père, il ne s’en privera pas, mais il faudra pour cela passer sur le corps blanc et luisant d’Austin Butler, terrifiant en Feyd-Rautha Harkonnen – le combat à l’arme blanche entre les deux vaut son pesant d’Épice.
Bref, comme son prédécesseur, DUNE, DEUXIÈME PARTIE est un film à l’intrigue aussi touffue – et encore, on n’a pas mentionné les rôles secondaires de Léa Seydoux et Florence Pugh – que son casting. Mais cette fois encore, Denis Villeneuve parvient à rendre l’ensemble presque digeste, en se concentrant sur la fabrique du messie Paul Atréides.
Cette dimension politique et religieuse est la plus intéressante du film, parce qu’on peut y trouver des échos du monde d’aujourd’hui, mais aussi parce qu’elle évite le manichéisme bas du front de beaucoup de blockbusters actuels. Mais DUNE, DEUXIÈME PARTIE s’en distingue surtout esthétiquement, car Denis Villeneuve reste ici fidèle à sa réputation de grand faiseur d’images.
Toujours flanqué de l’excellent Greig Fraser à la photographie, il laisse des scènes déjà inoubliables, comme ce combat de gladiateurs en noir et blanc chez les Harkonnen, ou cette découverte impressionnante de l’envers du décor des Fremen, où le personnage de Paul bascule définitivement.
Plus spectaculaire que le premier volet, cette suite est aussi plus chargée émotionnellement – la conclusion du film donne réellement des frissons –, ce qui n’était pourtant pas le point fort de Villeneuve jusqu’à présent. L’attente jusqu’au troisième épisode (DUNE MESSIAH) déjà confirmé par le réalisateur risque donc d’être interminable, mais en attendant, on pourra découvrir très bientôt sur Max la série DUNE: PROPHECY. Lisan al-Gaib !
DUNE et DUNE, DEUXIÈME PARTIE, disponibles sur CANAL+.