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Monarch: Legacy of Monsters (Apple TV+), une série à taille humaine dans l’univers de Godzilla

Posté par Alexis Lebrun le 20 novembre 2023

Près de dix ans après le film fondateur de Gareth Edwards, Godzilla (2014), le MonsterVerse arrive à la télévision avec une première série en live action qui s’intéresse notamment aux conséquences de la destruction de San Francisco. Et grâce – entre autres – à un budget que l’on imagine important, Monarch: Legacy of Monsters ne déçoit pas et n’a presque rien à envier aux blockbusters sortis au cinéma.

Le jour d’après

Dans l’histoire récente des blockbusters, le reboot américain de Godzilla possède une réputation flatteuse. Elle l’est tellement qu’il a engendré depuis 2014 la création d’une franchise à succès : le MonsterVerse, où l’on retrouve entre autres ce brave King Kong. Après quatre films et une série animée, voilà donc qu’une production Apple TV+ s’attaque aux bébêtes géantes de l’univers de Godzilla.

Et comme souvent avec les séries de la plateforme à la pomme, le résultat est très au-dessus de la moyenne. Monarch: Legacy of Monsters a en effet d’abord la bonne idée de placer la caméra à hauteur de personnages humains pour raconter le traumatisme des événements du film de 2014, où Godzilla faisait un carnage à San Francisco.

Cate, l’héroïne de la série (jouée par Anna Sawai), est ainsi une survivante du « G-Day » qui se rend au Japon pour mettre de l’ordre dans les affaires de son père disparu. Sur place, elle découvre vite que ce dernier était un sacré cachottier : non seulement il était lié à la mystérieuse organisation Monarch – celle qui étudie et surveille les monstres –, mais il était aussi père de Kentaro (Ren Watabe), un garçon qui s’allie avec sa demi-sœur dont il vient de faire la connaissance pour comprendre ce joyeux bazar.

Deux Russell pour le prix d'un

Mais le duo apprend vite à ses dépens qu’on ne fouille pas impunément dans les petites affaires de Monarch. Souvent comparée au SHIELD de l’univers Marvel pour son caractère secret et omniscient, Monarch aime protéger ses secrets et se lance à la poursuite de nos jeunes aventuriers aux quatre coins du monde.

Ces derniers sont rejoints par un ancien militaire (Lee Shaw) bien informé sur l’organisation et toujours en forme malgré son âge avancé. Et pour cause : il est joué par l’inusable et charismatique Kurt Russell. C’est du moins le cas une partie du temps seulement, puisque Monarch: Legacy of Monsters se divise aussi en plusieurs temporalités.

Toute une partie de la série prend donc place dans les années 1950 avec notamment un jeune Bill Randa et un jeune Lee Shaw, incarné par… le fils de Kurt Russell, Wyatt (Falcon et le Soldat de l’Hiver, Sur ordre de Dieu, The Good Lord Bird). Cette section « vintage » de la série permet de raconter la genèse de Monarch, dans un Japon traumatisé par les bombardements atomiques de Nagasaki et Hiroshima, et où tout reste encore à découvrir sur les fameux « Titans ».

Des effets spéciaux exemplaires

Et puisque l’on parle de grosses bestioles, on peut rassurer les fans du MonsterVerse tout de suite : le bestiaire de la série est plutôt généreux – on voit généralement un monstre par épisode – et il est surtout admirablement réalisé. On ne connaît pas le budget de Monarch: Legacy of Monsters, mais on a ici le sentiment qu’il a été bien utilisé, car les effets spéciaux donnent une leçon à la concurrence.

Les apparitions des Titans sont certes brèves, mais celle de Godzilla dès le premier épisode produit déjà son petit effet, comme le flash-back qui ouvre la série sur un caméo de John Goodman en Bill Randa dans Kong : Skull Island (Jordan Vogt-Roberts, 2017).

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les premiers épisodes de la série sont visuellement soignés, puisqu’ils ont été réalisés par Matt Shakman, qui était derrière la caméra de tous les épisodes de l’excellente série WandaVision et de Welcome to Chippendales (Disney+), et qui aura la lourde tâche de donner vie au reboot Marvel des Quatre Fantastiques.

Il serait bien inspiré d’emporter avec lui une autre leçon basique mais essentielle de Monarch: Legacy of Monsters, à savoir que mettre en scène des personnages humains intéressants – comme Cate, qui souffre de stress post-traumatique – est plus important que tout le reste, y compris quand on réalise un blockbuster.

Monarch: Legacy of Monsters sur Apple TV+, disponible avec CANAL+.