Lucrecia : Un meurtre à Madrid

Lucrecia est assassinée dans les ruines de la boîte de nuit Four Roses à Madrid le 13 novembre 1992. La communauté dominicaine dénonce ce meurtre comme la chronique d'une mort annoncée. Ce qui n'était au départ qu'un conflit de voisinage entre immigrés dominicains et résidents locaux galvanise les groupes d'extrême droite. Des semaines avant le crime, ils placardent la ville d'affiches : "Stop à l'immigration, les Espagnols d'abord !"

Les douilles de balles retrouvées sur les lieux du crime sont la clé pour identifier les auteurs. Des doutes surgissent quant à savoir si le meurtre a été commis par des jeunes radicaux d'extrême droite ou s'il s'agit d'un règlement de comptes entre Dominicains, jusqu'à ce qu'un rapport interne de la Garde civile oriente l'enquête dans une nouvelle direction. Entre-temps, le pays réagit au crime par les plus grandes manifestations antiracistes de l'histoire de l'Espagne.

Les suspects témoignent au tribunal tandis que le pays suit l'affaire avec étonnement. Grâce à des documents d'archives inédits, nous assistons à l'interrogatoire judiciaire au cours duquel les quatre accusés avouent les influences et les motivations qui les ont conduits à participer au meurtre. Les auteurs racontent de leur propre voix les événements qui se sont produits la nuit du 13 novembre.

Deux ans après le meurtre, le procès se déroule dans un climat de grande attention médiatique. Les pressions exercées sur les quatre accusés en prison s'intensifient jusqu'au procès et ont un impact fondamental et imprévu sur l'issue de celui-ci. Le rôle de l'État lui-même, à travers ses forces de sécurité, est remis en question. La Cour rendra un verdict qui fera date dans l'histoire du pays.