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The Old Oak est-il vraiment le film testament de Ken Loach ?

Posté par Alexis Lebrun le 16 mai 2024

Annoncé comme le dernier long-métrage du réalisateur chouchou des jurys cannois, ce drame social représente la quintessence du cinéma engagé de Ken Loach. Alors, « Le Vieux Chêne » du cinéma britannique en a-t-il fini avec la dénonciation des injustices ? The Old Oak nous donne en tout cas envie de croire que non.

Un scénario réparateur

À 87 ans, Ken Loach n’a plus rien à prouver. Il détient le record absolu du nombre de nominations (quinze !) dans la sélection officielle du Festival de Cannes, où il a récolté une flopée de prix, dont deux Palme d’or. La première – le magnifique LE VENT SE LÈVE (2006), qui a offert son premier grand rôle à Cillian Murphy avant Christopher Nolan – est d’ailleurs visible en ce moment sur myCANAL.

L’an dernier, son retour constituait donc l’un des événements de la Croisette, car THE OLD OAK (2023) y était annoncé comme son tout dernier film. Bluff ou pas, ce dernier a tout de même des allures de testament soigné. On y retrouve en effet toutes les préoccupations sociales de Ken Loach, dont le scénariste fétiche Paul Laverty a imaginé un scénario aux vertus réparatrices face à une société britannique plus sclérosée que jamais.

Un héros très Loachien

Jugez plutôt : dans une ancienne ville minière sinistrée du nord du pays, le dernier lieu public qui subsiste est un vieux pub qui tombe en lambeaux : The Old Oak.

Tenu par TJ Ballantyne – émouvant Dave Turner, déjà vu dans MOI, DANIEL BLAKE en 2016 et SORRY, WE MISSED YOU en 2019 –, un fils de mineur désabusé qui n’est tenu à la vie que par un fil – son adorable chienne Marra –, ce lieu accueille quotidiennement des habitants désœuvrés, dont beaucoup voient d’un très mauvais œil l’arrivée de réfugiés syriens dans une bourgade où l’on manque déjà de tout.

Les remarques horriblement racistes fusent en pagaille avec un accent à couper au couteau, et le pauvre TJ n’ose l’ouvrir par peur de perdre sa clientèle.

Le pari de l’espoir

Mais quand il fait la rencontre de Yara (l’actrice Ebla Mari est lumineuse), une photographe syrienne pleine d’espoir, il décide de l’aider à monter une initiative afin d’aider et de rapprocher toutes les composantes de la population locales, quitte à froisser les esprits les plus xénophobes du coin.

Le chemin vers la tolérance et la fraternité est évidemment semé d’embûches, mais comme son personnage principal, Ken Loach fait le pari de l’espoir pour imaginer une société britannique où les plus pauvres cessent de s’opposer et s’unissent pour faire face aux inégalités qui profitent aux plus riches.

Un doux rêve ? Peut-être, mais qu’il s’agisse ou pas de son dernier film, THE OLD OAK laisse quoi qu’il en soit un message important aux générations futures qui vont devoir poursuivre le combat pour la justice sociale du « Vieux Chêne » du cinéma britannique.

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