Halo : 20 ans après le jeu, la série événement arrive enfin
C’est l’une des séries les plus attendues de l’année. Après avoir connu un développement que l’on qualifiera de chaotique, l’adaptation à la télévision de l’une des franchises les plus célèbres de l’histoire du jeu vidéo sera bientôt visible sur CANAL+. Et la deuxième bonne nouvelle, c’est que cette série Halo ne s’adresse pas qu’aux fans de Master Chief.
Les jeux Halo ont beau s’être écoulés à des dizaines de millions d’exemplaires et avoir rapporté des milliards à Microsoft depuis le lancement de la licence sur la toute première Xbox en 2001, tout le monde n’est pas incollable sur cet univers de science-fiction particulièrement riche. Si tel est votre cas, sachez que vous n’aurez a priori aucun mal à suivre le scénario de la série, puisqu’il est seulement inspiré par les jeux. Si cette version de Halo reprend bien un certain nombre de personnages déjà connus des fans, ils évoluent dans une intrigue indépendante, qualifiée de « Silver Timeline ». Pour faire simple, c’est exactement la même situation qu’entre les comics de Marvel et les films du MCU. Mais alors, quelle est l’histoire de cette série Halo ?
Que les fans se rassurent aussi, le héros s’appelle toujours Master Chief, et il s’agit toujours d’un Spartan, un super-soldat amélioré à tous les niveaux par la génétique et la technologie (nous sommes en 2552, ça aide). Cette machine à tuer aussi efficace que peu loquace est essentielle dans la lutte que mènent les humains (United Nations Space Command, UNSC) contre les redoutables aliens de l’Alliance Covenante, bien décidés à les faire disparaître de la galaxie. Manque de bol, lors d’une opération de sauvetage sur une planète rebelle (Madrigal), Master Chief se retrouve en contact avec un objet suspect déterré par les extraterrestres, et qui réveille en lui des souvenirs complètement enfouis à chaque fois qu’il le touche. Accompagné par Kwan, la seule survivante de l’attaque de Madrigal, le célèbre héros casqué et taiseux se lance dans une quête très personnelle qu’il n’était pas du tout censé entreprendre.
C’est tout l’objet de sa relation avec le Dr Halsey, la scientifique de génie responsable de la création du Projet Spartan, mais dont l’éthique mérite d’être questionnée… Ce personnage central est joué par une actrice bien trop rare sur nos écrans, la britannique Natascha McElhone, inoubliable grand amour du héros de Californication (CANAL+), également apparue dans Designated Survivor (Netflix). Et ce n’est pas le seul choix gagnant du casting, car pour le rôle ô combien délicat de Master Chief, la série a opté pour le colosse Pablo Schreiber, fort convaincant après avoir pris 15 kilos de muscles pour le rôle. L’acteur canadien révélé à la télévision dans la peau de Nick Sobotka (The Wire sur OCS), et connu aussi pour avoir joué Pornstache dans Orange Is the New Black (Netflix).
Il va falloir vous habituer à voir son visage car, comme Pedro Pascal dans The Mandalorian (Disney+), le Master Chief de la série Halo ne craint pas d’enlever le casque. On se réjouit aussi de retrouver Charlie Murphy (Jessie Eden dans Peaky Blinders sur Netflix), qui incarne un autre personnage très intrigant, celui de Makee, une humaine kidnappée par l’Alliance Covenante et élevée de façon pour le moins singulière par elle. Enfin, outre l’icone du cinéma indien Shabana Azmi et Bokeem Woodbine (le génial Mike Milligan de la saison 2 de Fargo sur Netflix), qui joue ici le Spartan indépendantiste Soren-066, le casting de Halo fait également un excellent clin d’œil aux fans en se payant les services de la doubleuse Jen Taylor, qui reprend son rôle culte de l’intelligence artificielle Cortana, pour qui elle a réalisé de la motion capture. Et les trois compagnons traditionnels de Master Chief au sein de la Silver Team sont évidemment présents aussi.
Adapter en prises de vues réelles un univers de science-fiction aussi riche que celui de Halo présente son lot de défis, et coûte surtout cher, très cher. Heureusement, la série a bénéficié d’un budget extrêmement confortable, puisque l’on évoque une somme faramineuse comprise entre 90 millions et 200 millions de dollars pour la production des neuf épisodes de cette première saison. Cela se voit évidemment à l’écran, et ce dès le premier épisode, qui s’ouvre par une scène de bataille assez spectaculaire et très fournie en effets spéciaux numériques. On trouve bien sûr aussi de nombreuses références aux jeux (la série est produite en collaboration avec le studio de développement de la franchise, 343 Industries) comme quelques plans en vue subjective, et un soin particulier a été apporté aux décors et aux costumes.
Il faut dire que cette série a eu le temps de le faire, puisqu’elle était déjà en projet il y a une petite dizaine d’années, après l’abandon en 2006 du projet de film qui devait être produit par Peter Jackson. Elle est passée dans des mains aussi prestigieuses que celles de Steven Spielberg – resté producteur – et le scénario a visiblement eu droit à 265 versions si l’on en croit le showrunner et scénariste Steven Kane. Et ne parlons pas du tournage, qui s’est étalé de 2019 à 2021 en raison de la crise sanitaire… Toutes ces péripéties ont bien entendu contribué à créer une attente considérable, et la diffusion du premier épisode a battu des records sur la plateforme américaine Paramount+, qui n’avait de toute façon pas attendu le lancement de la série pour lui offrir une deuxième saison.
Halo, à partir du 28 avril sur CANAL+.