Les personnages les plus flippants de Fargo

On peut facilement arguer que Fargo a imaginé le méchant ultime dès ses débuts, et qu’il n’a jamais été dépassé par la suite. Dès son arrivée à Bemidji dans l’épisode pilote de la série, Lorne Malvo vole la vedette à tous les personnages en déclenchant en seulement quelques minutes un chaos inimaginable dans la petite ville du Minnesota.

Manipulateur brillant, il transforme Lester Nygaard en meurtrier et dézingue lui-même des personnages dans tous les sens, sans jamais cacher sa satisfaction ni ressentir le moindre remord.

Cet ange exterminateur est une sorte d’incarnation nihiliste du diable, et le calme imperturbable comme la diction posée de Billy Bob Thornton – dont le jeu relève ici du génie – le rendent d’autant plus terrifiant et mystérieux. Personne n’a oublié cette scène où Malvo met en fuite le policier qui le contrôle (Gus Grimly), simplement en le menaçant d’une voix douce. Et tout ça malgré une coupe de cheveux improbable. Glaçant.

Sans doute le tueur le plus pur de cette liste. Hanzee Dent apparaît d’abord dans la série comme l’homme de main de la famille mafieuse Gerhardt. Mais après avoir subi le racisme sans rien dire pendant des années, cet autochtone qui est aussi un vétéran de la guerre du Vietnam finit par se venger et changer de dimension en déclenchant un énorme bain de sang et en prenant la place de ses anciens patrons.

Personne ne semble pouvoir échapper à cet assassin silencieux dont il vaut mieux ne pas moquer la coupe de cheveux non plus… Comble de l’effroi, Hanzee Dent est capable de changer entièrement de visage grâce à la chirurgie esthétique, lorsqu’il devient à son tour un parrain du crime organisé. Un antagoniste rendu absolument flippant par l’acteur Zahn McClarnon, qui en fait plus généralement l’un des personnages les plus mémorables de Fargo, exactement comme il avait réussi à le faire dans Westworld.

Le deuxième opus de Fargo ne manque pas de personnages effrayants, mais Mike Milligan mérite plus que les autres sa place dans cette liste. Membre de la mafia de Kansas City, il déborde de charisme et de confiance en lui.

C’est parfaitement compréhensible : Mike Milligan brille par son intelligence et son sens du verbe, ce qui le rend très intimidant sans forcément avoir besoin de recourir à la force. Il laisse l’essentiel du sale boulot à d’autres, pour se concentrer sur ce qu’il sait faire de mieux : donner des sueurs froides en seulement quelques mots bien choisis et prononcés de façon impassible par Bokeem Woodbine, dont le talent sera récompensé par une nomination bien méritée aux Emmy Awards.

Point bonus : Mike Milligan parvient TOUJOURS à s’en sortir, ce qui n’est évidemment pas très rassurant pour ses ennemis. Et outre le fait qu’il arbore le meilleur look de la série, sa coupe de cheveux à lui est aussi impeccable.

Si un personnage peut rivaliser avec Lorne Malvo par la terreur qu’il suscite, c’est bien lui. Patron anonyme d’une énorme entreprise criminelle, V. M. Varga est un génie du mal qui a toujours un coup d’avance sur les autres : il semble omniscient, ce qui lui permet de contrôler tout le monde et de créer une paranoïa totale autour de sa personne.

Incroyablement rusé, il élabore sans effort des plans complexes pour piéger ses victimes jusqu’à une issue souvent fatale pour elles, sans jamais se salir les mains. Il attache un soin particulier à être débraillé malgré sa richesse – il porte des vieux costumes défraîchis – et son phrasé alambiqué – merveilleux David Thewlis – est souvent complètement délirant, mais cela ne l’empêche pas d’être clairement le personnage le plus menaçant de la série.

Même quand il ne dit rien, Varga représente une sinistre présence profondément déstabilisante et inquiétante, et ce n’est pas la vision de sa dentition ravagée par la boulimie qui risque de le rendre plus rassurant.

Les infirmières sont là pour soigner les malades, non ? Eh bien, pas toujours, et surtout pas dans Fargo. Oraetta Mayflower est ce qu’on appelle un ange de la mort : elle tue ses patients au travail – comme le parrain de la mafia italienne de Kansas City, tout simplement –, et le pire, c’est qu’on ne sait même pas très bien pourquoi.

Légèrement déjantée, elle prend aussi de la drogue au boulot et s’envoie en l’air avec le mafieux Josto – le fils de sa première victime – avant de vouloir assister à sa mort. Un peu sadique.

Pour alourdir encore son dossier, Oraetta est une raciste de première qui est visiblement incapable de ne pas insulter la communauté noire. Bref, elle est de loin le personnage féminin le plus flippant de la série, et la performance de Jessie Buckley n’y est évidemment pas pour rien.

Fargo saisons 1 à 4, disponibles sur CANAL+.