Sex and the City, une série haute couture
Vingt ans après sa conclusion, elle reste le péché mignon de fans de mode du monde entier. Eh oui, Sex and the City était aussi une série révolutionnaire pour ses costumes, dont voici l’histoire.
C’est l’une des pièces les plus célèbres de l’histoire de la télévision, à tel point qu’elle a récemment été vendue aux enchères pour plus de 50 000 dollars, alors qu’elle a coûté 10 000 fois moins à celle qui a eu l’idée de l’utiliser. Cette costumière, c’est Patricia Field, et la pièce en question, c’est le tutu en tulle de Carrie Bradshaw dans le générique de Sex and the City. Une idée peut-être saugrenue à l’époque – quelle femme new-yorkaise porte ça dans la rue ? –, mais qui a lancé une véritable tendance.
Et c’est vite devenu une habitude pour la série de Darren Star. Mais quand Sex and the City débarque en 1998, la haute couture n’est pas l’amie des productions télévisuelles. Les grandes maisons n’ont aucune envie d’apparaître dans ce qui est alors considéré comme de vulgaires séries – a fortiori si elles parlent de sexe de façon décomplexée comme Sex and the City –, et ces dernières rendent la pareille en ne prenant jamais au sérieux la haute couture.
Mais tout change quand Patricia Field décide d’habiller les héroïnes de la série avec des tenues plus ou moins extravagantes, souvent trouvées dans des bacs à soldes – comme le fameux tutu à 5 dollars. Sex and the City fait comme s’il était normal pour une journaliste (Carrie Bradshaw) de pouvoir accumuler des centaines de paires de chaussures onéreuses dans son appartement new-yorkais, et elle l’assume totalement.
Les looks très travaillés de la série font vite parler d’eux : le monde entier découvre émerveillé les talons Manolo Blahnik qui obsèdent Carrie, son collier prénom ou encore le sac Baguette de Fendi. Et chaque femme peut chercher à quel style bien défini elle s’identifie, entre les excès de Carrie la fashion victim qu’on adore détester, les tenues très BCBG de Charlotte la princesse coincée, les outfits sexy de Samantha la séductrice indépendante, et les looks plus stricts de Miranda l’avocate cynique.
Evidemment, les grandes maisons flairent rapidement le bon coup, et dès la deuxième saison, elles s’empressent d’inonder Patricia Field de pièces luxueuses en espérant apparaître dans la série dont toutes les fashionistas parlent alors. Mais la costumière – récompensée aux Emmy Awards pour son travail sur Sex and the City – garde la tête froide : elle ne veut pas suivre les tendances, elle souhaite les créer.
La garde-robe de la série continue donc de mêler pièces abordables et haute couture, créant un mix détonant qui influencera non seulement le public mais aussi le monde de la mode en général. Un chiffre révélateur : le compte Instagram « Every Outfit on Sex and the City » compte près de 750 000 followers.
Quant à Patricia Field, sa créativité sur la série lui a ouvert les portes d’Hollywood, où elle a signé les costumes tout aussi remarqués du Diable s’habille en Prada (David Frankel, 2006), avant de faire encore parler d’elle pour les tenues si commentées de Lily Collins dans Emily in Paris (Netflix). Et même si les séries sur la haute couture n’ont jamais été aussi à la mode, aucune ne peut rivaliser avec les costumes de Sex and the City.
Sex and the City saisons 1 à 6 sur Max, disponible avec CANAL+.