Quelle est la série la plus récompensée des derniers Emmy Awards ?
The Bear est en passe de succéder à Succession dans le cœur des fans de comédies dramatiques de très bon goût. Et ce n’est pas sa troisième saison qui risque de vous couper l’appétit pour le cauchemar en cuisine de Carmy.
La soirée d’ouverture d’un restaurant gastronomique est toujours un moment particulier, mais dans The Bear, elle prend forcément des proportions homériques. Vous vous en souvenez probablement : dans le dernier épisode de la saison 2, Carmy réussissait l’exploit de s’enfermer accidentellement dans la chambre froide de sa cuisine en plein coup de feu.
Comme si ça ne suffisait pas, le chef le plus sexy de l’histoire de la cuisine en profitait aussi pour torpiller tout aussi involontairement sa relation avec Claire dans une scène de quiproquo très improbable, avant de s’embrouiller comme jamais avec Richie pour couronner le tout.
Bref, une soirée à peu près normale dans le monde de The Bear, où la gastronomie est autant un art qu’un sport de combat. Le showrunner Christopher Storer a donc été bien inspiré de faire débuter cette saison 3 sur un tempo nettement plus tranquille, avec un épisode introductif déstabilisant car quasiment dépourvu de dialogues.
On y découvre notamment via des flashbacks l’apprentissage tumultueux de Carmy auprès de chefs plus ou moins bienveillants qui ne sont pas pour rien dans sa pratique un rien problématique de son métier. Et ça ne va pas aller en s’arrangeant, puisque Carmy décide d’oublier ses déboires amoureux – et le manque déclenché par son arrêt du tabac – en se lançant dans une nouvelle quête professionnelle un peu folle : l’obtention de sa première étoile Michelin.
Pour y parvenir, il dresse une liste d’impératifs « non négociables » à respecter pour le personnel de son établissement, mais ses exigences délirantes – comme changer le menu tous les jours – ne sont pas du goût de tout le monde, en particulier de Richie (Ebon Moss-Bachrach, vainqueur d’un Emmy), qui continue d’échanger avec Carmy les « fuck you » à un rythme qui ferait passer le Jordan Belfort du Loup de Wall Street (Martin Scorsese, 2013) pour un bon samaritain.
On retrouve donc bien sûr l’ambiance délicieusement conflictuelle de la cuisine de The Bear, ses personnages dysfonctionnels et plus que jamais abîmés par la vie – rappelons par exemple que le pauvre Marcus (Lionel Boyce) a perdu sa mère à la fin de la saison 2 pendant qu’il travaillait – dans un nouveau cadre où les plats n’ont jamais été aussi appétissants.
Christopher Storer n’a toujours pas son pareil pour filmer ses chefs au travail, et comme lors des deux premières saisons, un épisode charnière se détache de tous les autres. Cette fois, il s’agit du sixième, entièrement centré sur l’histoire difficile de Tina (Liza Colon-Zayas), et réalisé par la nouvelle star Ayo Edebiri.
L’actrice récompensée cette année aux Golden Globes et aux Emmy Awards constitue encore le pôle de stabilité de The Bear face à un Jeremy Allen White qui joue lui toujours aussi bien le héros chaotique qu’est Carmy, rappelant à cette occasion qu’il est bien plus que le corps d’Apollon qui a mis en émoi le monde entier il y a quelques mois avec une publicité pour Calvin Klein.
Quoi qu’il en soit, les fans de The Bear peuvent se réjouir : une quatrième saison est prévue, et elle a même déjà été tournée.
The Bear saisons 1 à 3 sur Disney+, disponible avec CANAL+.