Silo : la série sci-fi et post-apocalyptique d'Apple TV+
En projet depuis plus de dix ans, l'adaptation du best-seller de Hugh Howey se concrétise enfin aujourd'hui avec ce qui est sans doute la série de science-fiction la plus attendue de l'année. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette version à l'ambition démesurée est à la hauteur des attentes des fans d'univers post-apocalyptiques.
Si l'arrivée de Silo constitue un événement, ce n'est pas seulement parce que les trois romans de la saga de Hugh Howey sont déjà cultes. C'est aussi parce que ce n'est pas tous les jours que l'on voit débarquer une série aussi pharaonique. Son décor principal ? Comme son nom l'indique, une cavité cylindrique, mais pas de n'importe quelle ampleur : le silo en question fait 144 étages et a été creusé un kilomètre sous la surface du sol, pour réunir les dix mille survivants d'une apocalypse indéterminée.
Ce que l'on sait, c'est que la surface de la Terre serait devenue inhabitable et irrespirable, comme le montre un écran installé dans la cantine du silo. Pourquoi employer le conditionnel ? Parce que tout le monde n'est pas persuadé de la véracité de cette histoire vendue depuis 140 ans par le régime pour le moins musclé du silo, qui assure vouloir le bien de tout le monde. Mais toute personne qui enfreint les règles est mise dehors et donc condamnée à mourir en quelques secondes à cause de l'atmosphère toxique. À moins qu'il ne s'agisse d'une mise en scène ?
Avant de trépasser, toutes ces victimes nettoient mystérieusement de leur plein gré la caméra qui retransmet les images du monde extérieur pour les survivants restés cloîtrés. Pourquoi ? Et pourquoi personne ne sait quand le silo a été construit et par qui ? Qu'est-ce que cette mystérieuse rébellion à partir de laquelle toutes les traces du passé de l'humanité ont été soigneusement effacées ? Comment les naissances sont-elles contrôlées aussi strictement ?
Pourquoi certains individus demandent de leur plein gré à sortir du silo, où une mort certaine leur est promise ? Et pourquoi personne n'a pensé à installer des ascenseurs ? Ce ne sont que quelques-unes des très nombreuses questions posées par les premiers épisodes de la série, qui prennent le temps d'installer les mystères de cet univers dystopique aussi sombre qu'angoissant, où une intrigue d'une grande richesse se divise entre plusieurs temporalités.
Bien sûr, Silo introduit aussi une grande héroïne : Juliette (Rebecca Ferguson), une ingénieure travaillant dans les bas-fonds sur un générateur vital pour assurer la production de l'énergie et la qualité de l'air, et qui va être amenée à avoir de grandes responsabilités pour faire éclater la vérité. Comme dans un autre chef-d'œuvre de la science-fiction – le Snowpiercer adapté par Bong Joon-ho au cinéma et par Netflix en série –, cette société loin d'être égalitaire se méfie des personnes qui vivent à l'arrière de l'ensemble censé assurer la survie du groupe, qu'il s'agisse d'un train ou d'un silo.
Grande habituée des blockbusters hollywoodiens (la saga Mission impossible) depuis plus d'une décennie, l'actrice suédoise confirme elle avec Silo qu'elle a l'action dans le sang, après avoir déjà mis le nez avec succès dans la science-fiction avec Life (Daniel Espinosa, 2017) et Dune (Denis Villeneuve, 2021). Et en la matière, Silo n'a rien à envier au cinéma. Vraisemblablement dotée d'un budget faramineux pour chaque épisode, la série en fait bon usage dans sa direction artistique très soignée et ses décors monumentaux, entre architecture brutaliste et soviétique.
Que l'on soit adepte de fictions post-apocalyptiques ou pas, il est difficile de ne pas tomber dans la fascination pour cet univers outrageusement claustrophobe et paranoïaque. Déjà derrière les impressionnantes Fondation, Severance et autres For All Mankind, Apple TV+ confirme donc avec cette série qu'elle est incontestablement la plateforme reine de la science-fiction. Et on espère que Silo aura le temps de déployer son intrigue complexe pendant de longues saisons.
Découvrez Silo sur Apple TV+, disponible dans CANAL+.