Oppenheimer : qui sont les collaborateurs fidèles de Christopher Nolan primés aux Oscars ?

D’accord, lui n’est pas vraiment un homme de l’ombre, mais on ne peut pas commencer par quelqu’un d’autre. Car pendant des années, l’acteur irlandais a été abonné aux seconds rôles dans la filmographie de Nolan, où il a commencé par jouer l’Épouvantail dans la trilogie DARK KNIGHT, avant de réapparaître dans INCEPTION et DUNKERQUE.

Avec OPPENHEIMER, Cillian Murphy passe enfin au premier plan, et sa prestation totalement hypnotisante dans la peau du physicien au chapeau méritait bien un premier Oscar.

Impossible de faire plus fidèle qu’elle. Depuis 1997 et le tout premier court-métrage de Nolan (DOODLEBUG), Emma Thomas a endossé la casquette de productrice sur tous les films de son mari rencontré à l’université et avec qui elle a créé la boîte de production Syncopy.

Emma Thomas est la travailleuse de l’ombre par excellence : sans elle, il est certain que la carrière de Nolan n’aurait pas été la même, et ses films n’auraient pas engrangé plusieurs milliards de dollars au box-office. Son travail a enfin été récompensé cette année par les Oscars, puisque la statuette du Meilleur film est attribuée aux producteurs.

L’homme responsable des images complètement folles des derniers films de Nolan, c’est lui. Depuis 2014 et le chef-d’œuvre spatial INTERSTELLAR, ce colosse néerlandais est en effet chargé de manipuler les énormes caméras argentiques IMAX dont Nolan raffole pour filmer sur pellicule, du 35 au 70 mm.

Sur OPPENHEIMER, Hoyte van Hoytema a filmé dans une multitude de formats – et pour la première fois sur une pellicule IMAX noir et blanc spécialement fabriquée pour l’occasion.

Le rendu est magnifique à l’écran, et le chef opérateur qui ne travaille par ailleurs qu’avec des grands noms (Spike Jonze, Sam Mendes, James Gray, Jordan Peele...) n’avait que trop attendu cet Oscar.

Voilà quelqu’un qui ne craint pas les défis. Avec TENET (2020), Jennifer Lame a en effet pris le relai du monteur Lee Smith, oscarisé pour le film précédent de Nolan, DUNKERQUE (2017). Et quiconque a vu TENET sait que ce film sur l’inversion de l’entropie a dû être un cauchemar à monter.

Pas de quoi effrayer Jennifer Lame, qui n’a pas dû s’amuser non plus sur OPPENHEIMER, dont il faut rappeler qu’il adopte une narration non linéaire mélangeant en permanence au moins trois périodes filmées dans des formats différents. On aurait bien aimé que Laurent Sénéchal remporte l'Oscar pour le montage d’ANATOMIE D’UNE CHUTE, mais le film de Justine Triet n’avait aucune chance ici.

Lui peut remercier Denis Villeneuve. Car si le réalisateur canadien n’avait pas embauché Hans Zimmer pour travailler sur DUNE (2021), celui-ci aurait réalisé la musique de TENET, comme celle de la plupart des films de Nolan.

Ce dernier a donc fait appel au compositeur suédois déjà récompensé pour BLACK PANTHER et THE MANDALORIAN, et il a réédité l’expérience sur OPPENHEIMER, où Ludwig Göransson a composé une bande-originale aussi épique qu’omniprésente, dans la tradition de son prédécesseur.