The White Lotus saison 2, quand la dolce vita tourne au cauchemar lubrique

Il y a d’abord ce nouveau générique – qui rappelle celui d’une autre grande série HBO, The Leftovers – , accompagné par une nouvelle version du thème musical de Cristobal Tapia de Veer, devenu un tube sur les réseaux sociaux et même dans les clubs grâce à son penchant electro. Dès ses premières secondes, la saison 2 de The White Lotus nous indique qu’elle a choisi « le changement dans la continuité ».

Après Hawaï, direction donc la Sicile, où de nouveaux vacanciers tous aussi blindés et détestables les uns que les autres viennent passer une semaine dans un palace italien avec un personnel aux petits soins.

Il y a là une lignée 100% masculine qui incarne la reproduction du patriarcat de père en fils, avec un F. Murray Abraham (Moon Knight) incroyablement gênant en papi obsédé par la drague lourde, un Michael Imperioli (Les Soprano) accro au sexe qui s’offre les services des très jeunes prostituées du coin (la révélation Simona Tabasco), et un Adam DiMarco (The Order) qui doit se coltiner ces deux boulets.

Il louche lui-même sur une jeune assistante (Haley Lu Richardson) malmenée par nulle autre que… Jennifer Coolidge. Eh oui, Tanya, l’héritière aussi richissime que chaotique de la première saison revient à la demande générale.

Elle est désormais mariée à son Greg (Jon Gries), un homme à la fidélité plus que douteuse. Les unions dysfonctionnelles sont d’ailleurs le grand sujet de cette deuxième saison, qui met aussi en scène deux couples que tout oppose et qui ont eu la mauvaise idée de partir en vacances ensemble.

Mention spéciale à l’inénarrable Aubrey Plaza (Parks and Recreation), qui joue un rôle sur-mesure d’intello aussi méprisante que coincée, et qui est parvenue avec sa répartie glaciale à rejoindre Jennifer Coolidge dans le cœur des fans.

Toujours aussi imprévisible – et récompensée aux Emmy Awards comme aux Golden Globes –, cette dernière est encore dans la plupart des scènes les plus mémorables de cette saison, entre une référence hilarante à Peppa Pig et une phrase d’appel à l’aide que la communauté queer – mais pas seulement – s’approprie avec délectation.

D’une précision toujours chirurgicale dans son écriture de dialogues comiques « cringe » (malaisants), le showrunner Mike White prend encore un malin plaisir à maltraiter ces personnages névrosés et perdus dans une société genrée d’autant plus étouffante que l’argent et les inégalités déforment tous les rapports sociaux au profit des puissants.

On a donc très hâte de voir ce que l’homme à tout faire de The White Lotus nous réserve pour la saison 3, qui prendra place en Thaïlande et a annoncé un casting très prometteur.

The White Lotus saisons 1 et 2 sur Max, disponible avec CANAL+.