"Hackers Stories", la série documentaire sur les plus gros arnaqueurs du web
Narrés par le youtubeur Rabbin des Bois, les épisodes de cette nouvelle Création Documentaire reviennent sur le parcours criminel de six escrocs responsables de certains des coups les plus fumants de l’histoire d’Internet.
N’en déplaise aux braqueurs de La casa de papel (Netflix), on sait depuis un moment que pour voler de très grosses sommes, il vaut désormais mieux être doué avec un ordinateur qu’avec un coffre-fort. Et encore. Car le premier enseignement de Hackers Stories, c’est justement que certains des plus gros escrocs du web ne sont pas forcément des génies du hack. C’est le cas du nigérian Hushpuppi, cet ancien Yahoo Boy – les responsables des fameux mails frauduleux promettant un héritage monstre – devenu la tête pensante d’une vaste entreprise cybercriminelle qui escroquait des entreprises.
Avec sa gouaille habituelle, ses expressions maison et un montage très dynamique emprunté aux vidéos YouTube dont il est coutumier, Rabbin des Bois raconte avec une certaine gourmandise l’ascension et surtout la chute de Hushpuppi, qui sera mis hors d’état de nuire à cause de son goût un peu trop prononcé pour le luxe, affiché ostensiblement sur son compte Instagram… Ce premier épisode donne le ton d’une série dont les protagonistes sont d’une grande diversité.
Qualifiée de « crypto queen », la bulgare Ruja Ignatova est peut-être la plus fascinante, dans la mesure où elle a totalement disparu de la surface de la planète après avoir réussi l’escroquerie du siècle (des milliards de dollars récoltés) grâce à la fausse cryptomonnaie OneCoin, qui était en fait une pyramide de Ponzi – une arnaque bien expliquée dans la série.
Inscrite sur la liste des dix criminels les plus recherchés par le FBI, elle laisse le champ libre aux théories les plus folles à son sujet. A-t-elle changé de visage grâce à la chirurgie esthétique ? Se cache-t-elle en mer ? Est-elle morte ? Une chose est sûre : son aplomb en public lui permettait de convaincre des millions de personnes avec la même aisance qu’un Steve Jobs.
On ne peut pas en dire autant de Razzlekhan, alias Heather Morgan, cette rappeuse venue du marketing dont les clips improbables enchantaient Internet, avant qu’elle ne tente avec son mari de blanchir des milliards de bitcoins volés. Surnommés les « Bonnie and Clyde du bitcoin », on a du mal à les trouver aussi dangereux que Ross Ulbricht, le créateur de Silk Road, site de vente du Darknet où l’on pouvait acheter et vendre n’importe quoi en toute illégalité, et principalement de la drogue et des armes.
Le profil trouble de ce libertarien américain continue de diviser aujourd’hui, puisque malgré sa condamnation à perpétuité, les différents intervenants de la série ont du mal à se mettre d’accord pour déterminer s’il était motivé par l’appât du gain ou par son idéologie. D’autres mélangent les deux, comme le Lazarus Group, les hackers de Kim Jong-Un qui opèrent pour faire entrer quelques millions dans les caisses de la Corée du Nord, en s’attaquant à des banques et entreprises occidentales.
L’épisode de la série qui leur est consacré revient notamment sur leur piratage retentissant du studio hollywoodien Sony en 2014, qui a failli empêcher la sortie du film The Interview – parodiant le dictateur nord-coréen. Enfin, Rabbin des Bois ne peut pas conclure sans évoquer un autre cas qui a secoué les États-Unis, celui des Shadow Brokers, ce groupe qui a tenté de commercialiser des données volées à la NSA, l’agence américaine de renseignement qui est elle-même censée surveiller tout le monde…
Cela a une conséquence inattendue mais bien racontée dans la série : personne n’ose acheter le butin en question, de peur d’être rattrapé par la NSA. Mais pour les Shadow Brokers comme pour les autres, ce n’est que partie remise : partout dans le monde, les piratages spectaculaires se multiplient, et Rabbin des Bois devrait vite avoir assez de nouvelles affaires croustillantes à se mettre sous la dent pour produire une deuxième saison de Hackers Stories.
Hackers Stories, une Création Documentaire PLANÈTE+, disponible avec CANAL+.