De The English à Tokyo Vice, 10 séries pour voyager sans bouger cet été

Les paysages désertiques de l'Ouest américain vous attirent, mais vous avez une peur – légitime – de mourir de soif par 50 degrés ? Réjouissez-vous : l'une des meilleures séries apparues cette année prend justement place là où la nation américaine s'est construite dans la violence la plus sauvage, au détriment des autochtones.

C'est grosso modo l'histoire passionnante racontée par The English, un western révisionniste qui brille notamment par la qualité remarquable de sa photographie.

Filmée en Espagne pendant la très recherchée "golden hour", cette série multiplie les panoramas à couper le souffle au format CinemaScope, car son réalisateur (Hugo Blick) est un vrai passionné des westerns à l'ancienne. Une expérience cinématographique un peu hors du temps et donc rare sur nos écrans.

Si vous souffrez d'aviophobie, voilà une série qui va vous donner raison. Dans Yellowjackets, l'avion d'une équipe de footballeuses se crashe au milieu de nulle part dans la forêt canadienne. Et malheureusement pour elles, les rescapés vont rester coincés un bon moment dans cette nature sauvage, où des phénomènes surnaturels se produisent et où la nourriture commence vite à manquer.

Si vous aimez passer l'été à résoudre des mystères et que l'ambiance feu de camp, froid glacial, tourments adolescents et cannibalisme ne vous effraie pas, foncez. Yellowjackets est une des séries phénomènes du moment, et elle ne fait que commencer. En bonus, vous profiterez d'une bande-originale vous ramenant là où personne ne peut retourner : les années 1990.

On reste dans la catégorie survie en milieu hostile, mais cette fois avec un huis clos terrifiant situé dans une station de recherche perdue en Antarctique. Nous sommes en hiver, il n'y a pas un brin de soleil, et les scientifiques restés sur place pour six mois en autarcie se font zigouiller les uns après les autres par un mal mystérieux.

À vous de deviner l'identité du coupable, si tant est qu'il s'agisse bien d'un humain. Et si vous avez simplement toujours rêvé de faire l'expérience d'un croisement entre Alien, The Thing et Shining, c'est votre chance. Notez aussi qu'une deuxième saison de The Head tournée sur un gros bateau est aussi disponible, et qu'elle n'a rien d'une croisière de rêve non plus.

Black Mirror (Netflix) est la série dystopique la plus populaire, mais la vraie pépite de la comédie noire sci-fi nous vient de HBO Max, et elle s'appelle Made for Love. Cette série suit une héroïne qui tente de se défaire de l'emprise toxique que son ex milliardaire a sur elle grâce à une puce implantée dans son cerveau et qui lui permet de surveiller ses moindres faits et gestes.

Mais l'intrigue tordue et le ton surréaliste de Made for Love ne sont pas ses seuls atouts. Cette adaptation du roman éponyme d'Alissa Nutting filme – avec le soin caractéristique des productions HBO – une Californie transformée en cauchemar technologique, où l'on n'a pas du tout envie de vivre, mais où on ferait bien un petit tour par curiosité touristique. Cela tombe bien, Made for Love est là pour ça.

Les paysages verdoyants du Yorkshire constituent une destination trop souvent oubliée. Il faut dire que si Happy Valley les met admirablement en valeur, cette série à mi-chemin entre polar social et drame familial est ancrée dans une réalité qui n'a rien de très heureuse. L'héroïne est une policière proche de la retraite dont la vie a été bouleversée par le suicide de sa fille.

Elle tente d'élever tant bien que mal le fils de cette dernière, né d'un viol commis par un criminel très flippant joué par James Norton. Ambiance… Le visionnage est à réserver aux cœurs bien accrochés, mais Happy Valley peint un tableau passionnant du nord de l'Angleterre, entre pauvreté, drogues, trafics et violence.

Depuis ses débuts en 2018, l'adaptation des romans d'Elena Ferrante séduit entre autres par la qualité de ses décors et de ses costumes, qui recréent avec précision plusieurs décennies de l'Italie de l'après-guerre, où grandissent ses deux héroïnes.

Du quartier miteux de la saison 1 aux usines de la troisième saison qui prend place pendant les "années de plomb" italiennes, L'Amie prodigieuse est une véritable fresque politique et sociale dont les décors disent toujours quelque chose de la condition féminine de Lenù et Lila.

Et malgré la dureté de certaines images, c'est une série qui donne irrésistiblement envie d'aller découvrir l'Italie profonde, loin des monuments les plus célèbres et des cars de touristes.

Le château de Versailles est l'un des monuments les plus visités du monde, et il n'est pas nécessaire d'expliquer pourquoi. Plusieurs siècles après la Révolution française, l'ancienne résidence des rois des France continue de fasciner, et ce n'est pas avec la série sur la dernière reine de notre pays que le mythe risque de faiblir.

Tournée en partie dans le château – malgré les contraintes forcément énormes qu'il impose – mais aussi dans un gigantesque studio qui reproduit au plus près les appartements royaux, le tout avec des costumes d'époque luxueux, Marie-Antoinette est une série qui transporte littéralement à l'époque de l'Ancien Régime, quand toute la cour scrutait Louis XVI et sa femme pour savoir s'ils allaient enfin donner naissance à un héritier…

Lorsque l'on vous annonce que Michael Mann est impliqué dans la création d'une série sur les bas-fonds de la nuit tokyoïte, il y a forcément de quoi s'enthousiasmer un peu. Le maître du polar néo-noir n'a pas son pareil pour filmer les grandes métropoles la nuit, et il ne fait pas mentir sa réputation dans le premier épisode de Tokyo Vice qu'il réalise.

Adaptée d'un livre du journaliste américain (Jake Adelstein) ayant infiltré l'univers aussi fascinant que dangereux des yakuzas, cette série reconstitue avec beaucoup de soin le Tokyo des années 1990, ce qui crée une immersion unique dans l'ambiance de la société japonaise de l'époque, le tout en compagnie d'un "outsider" qui a tout à apprendre. Autrement dit, Tokyo Vice réserve un voyage plus authentique que le Tokyo des cartes postales.

Située au sud de Cancún, la Riviera Maya est l'une des zones touristiques les plus appréciées des Américains et de la planète en général. Il n'est donc pas étonnant qu'un jeune couple (Emma et Noah) vienne y fêter ses 10 ans de mariage dans The Resort. Leur relation est à bout de souffle, et ils espèrent sans doute la régénérer dans un complexe hôtelier de luxe en barbotant dans la piscine et le jacuzzi.

Mais c'est en fait un vieux mystère qui pourrait bien raviver la flamme entre Emma et Noah, puisqu'ils se lancent dans l'enquête sur la disparition jamais résolue d'un autre jeune couple, qui s'est évaporé au même endroit quinze ans plus tôt. À mi-chemin entre la comédie noire à la The White Lotus et les mystères surnaturels de Lost, The Resort est la série qui offre le voyage le plus barré de l'été.

Enfin, si vous avez toujours rêvé de partir sur une île déserte entre potes pour vivre des vacances de rêve loin de toute civilisation, vous risquez peut-être de changer d'avis après avoir vu Two Summers. Car c'est exactement ce que le font les personnages quinquagénaires de cette série belge, dont le séjour vire au cauchemar lorsqu'un maître chanteur menace de diffuser la vidéo d'un viol ayant eu lieu trente ans avant au sein de la même bande.

Forcément, tout le monde est persuadé que le mystérieux auteur du chantage fait partie du groupe, et cette ambiance paranoïaque nuit un peu – euphémisme – au programme des festivités. Avec son concept séduisant de huis clos à ciel ouvert et sa photo soignée, Two Summers est une autre série estivale on ne peut plus recommandable.

Toutes ces séries sont disponibles en intégralité sur myCANAL.