Ce soir à la TV : Disclaimer, la folle série d’Alfonso Cuarón avec Cate Blanchett
Entièrement écrite et réalisée par l’un des cinéastes les plus respectés aujourd’hui, cette adaptation du best-seller de Renée Knight possède tous les atours d’une production hollywoodienne de prestige. Et elle ne déçoit pas : Disclaimer est la série la plus ébouriffante de la rentrée.
C’est un rôle que Cate Blanchett connaît par cœur. Un travail de journaliste reconnue et récompensée, un mari aimant et séduisant et une maison luxueuse : en apparence, Catherine Ravenscroft a tout réussi dans sa vie. Mais comme Disclaimer ne va cesser de nous le démontrer, les apparences sont très souvent trompeuses. Un beau jour, Catherine reçoit un bouquin écrit sous pseudo qui raconte une sale histoire dont elle serait responsable.
L’ouvrage en question a été expédié par un prof à la retraite (Kevin Kline est renversant dans ce rôle) qui a la haine : son fils et sa femme sont morts, et il considère Catherine comme coupable. Raison pour laquelle il a sorti ce manuscrit écrit par sa défunte épouse (Lesley Manville de The Crown), où l’on apprend que Catherine a batifolé dans sa jeunesse avec leur fils Jonathan (Louis Partridge de Pistol), mais pas seulement.
Les révélations les plus sombres du livre menacent de disloquer la vie de Catherine, son job à succès, son couple avec Robert (Sacha Baron Cohen génial à contremploi), et sa relation déjà abîmée avec leur fils Nicholas, un jeune toxicomane à la dérive joué par Kodi Smit-McPhee, la pépite de The Power of the Dog (Jane Campion 2021).
Dans un registre glacé proche de celui qu’elle incarnait dans le chef-d’œuvre Tár (Todd Field, 2022), Cate Blanchett est fidèle à elle-même : excellente et assez déroutante pour nous perdre dans les méandres d’un personnage pour le moins brumeux.
Mais c’est surtout Alfonso Cuarón qui fait des merveilles. À l’écriture et à la réalisation, le réalisateur mexicain de Gravity, Roma, Les Fils de l’homme ou encore le meilleur film Harry Potter (Le Prisonnier d’Azkaban) livre sept épisodes qui enterrent la concurrence.
Epaulé par deux chefs opérateurs exceptionnels qu’il connaît bien (Bruno Delbonnel et Emmanuel Lubezki), Cuarón crée un trouble permanent par sa mise en scène, à l’image de tous les flashbacks filmés en Italie pendant la jeunesse de Catherine et Jonathan. Car Disclaimer ne cesse jamais de dérouter en alternant entre les époques et en multipliant les voix off.
Son créateur prend largement le temps d’installer son suspense de thriller psychologie tordu à souhait et de multiplier les fausses pistes et les faux-semblants, jusqu’à une révélation finale absolument renversante qui donne envie de tout revoir du début, pour des raisons qu’on ne peut pas dévoiler. C’est le propre des séries plus exigeantes que les autres, et Disclaimer en est assurément une.
Disclaimer épisodes 1 à 7 sur Apple TV+, disponible avec CANAL+.