House of the Dragon (OCS), le préquel qui doit raviver la flamme de Game of Thrones
C’est peut-être bien la série la plus attendue de l’année, et on comprend aisément pourquoi. Un peu plus de trois ans après la gigantesque controverse entourant la saison finale de Game of Thrones, les hordes de fans de la série la plus populaire de la décennie 2010 vont pouvoir revenir sur la terre du Trône de fer. Avec, cela va sans dire, des exigences très élevées.
Situé 200 ans avant le début de Game of Thrones, ce préquel est centré comme son nom l’indique sur la maison Targaryen, qui a régné pendant presque 300 ans sur Westeros grâce à ses dragons, avant de disparaître quelques années avant le premier roman de la saga GoT. Pour être plus précis, House of the Dragon va justement s’intéresser aux événements qui conduisent à la chute de la famille Targaryen. En d’autres termes, comment les ancêtres de la légendaire Daenerys ont-il pu se saborder à ce point ?
Comme souvent dans les embrouilles familiales, tout commence par une guerre de succession entre celles et ceux qui prétendent pouvoir hériter du trône après le règne du Roi Viserys (Paddy Considine). Dans ce panier de crabes, on trouve d’abord Daemon Targaryen (Matt Smith), le frère cadet du souverain, redoutable guerrier qui enfourche les dragons comme on monte à vélo, et qui se considère surtout comme l’héritier légitime. Ce garçon n’a pas l’air de blaguer du tout, mais on peut en dire autant de la princesse Rhaenyra (Emma D’Arcy), qui a pour elle d’être la fille aînée du Roi et de ne pas craindre non plus de chevaucher un dragon. Seul problème – et il est de taille dans une société patriarcale –, c’est une femme, et il n’y a encore jamais eu de Reine dans le royaume de la misogynie. Mais il faut bien une première fois à tout, non ?
À travers cette intrigue familiale, on devine déjà que la série va essayer de traiter des inégalités entre les femmes et les hommes à Westeros – les violences sexuelles seront-elles à nouveau représentées à l’écran ou pas ? –, et compte tenu du passif de Game of Thrones en la matière, on peut dire qu’il y a de quoi faire. Cela étant dit, House of the Dragon ne compte vraisemblablement pas réinventer la recette qui a fait le succès de GoT.
La huitième et dernière saison de la série a laissé des traces indélébiles chez beaucoup de fans, et ce préquel devrait donc renouer avec les complots familiaux, les décors et les costumes à tomber par terre, les affrontements sanglants, les inévitables trahisons, et bien sûr beaucoup, beaucoup de dragons. Il faut dire que la série a visiblement bénéficié d’un budget très confortable (200 millions de dollars pour 10 épisodes), et qu’elle a évidemment impliqué George R. R. Martin dans la production, puisque pour rappel, ce préquel est basé sur son roman Feu et Sang (2018).
Les fans seront également ravis d’apprendre que le compositeur historique de Game of Thrones (Ramin Djawadi) signe la musique de la série, et que l’un des showrunners n’est autre que Miguel Sapochnik, réalisateur de certains des meilleurs épisodes de la saga, comme le génialissime La Bataille des bâtards (saison 6). C’est lui qui sera derrière la caméra du premier épisode de House of the Dragon, et il est accompagné au poste de showrunner par le scénariste Ryan Condal, surtout connu pour son travail sur la série de science-fiction dont il est le cocréateur, Colony (Netflix).
Côté casting, Paddy Considine n’est pas un débutant chez HBO, puisqu’il a déjà joué dans les mini-séries The Outsider et The Third Day (OCS) en 2020, après un petit crochet par Peaky Blinders (Netflix). On retrouve également Olivia Cooke, connue pour ses rôles dans Ready Player One (Steven Spielberg, 2018) et surtout la série Bates Motel, mais aussi Steve Toussaint, aperçu dans It’s a Sin (CANAL+), Sonoya Mizuno de Devs (CANAL+) et Eve Best (Nurse Jackie).
Et si le visage d’Emma D’Arcy (Wanderlust sur Netflix) n’est pas encore très connu chez nous, on ne peut pas en dire autant de celui de Matt Smith, interprète inoubliable du Prince Philip dans les deux premières saisons de The Crown (Netflix) – dont on devrait encore voir le fameux postérieur puisqu'il a visiblement plusieurs scènes de sexe dans House of the Dragon. Il est également le plus jeune acteur à s’être glissé dans la peau du personnage principal de Doctor Who entre 2010 et 2014, et on l'a vu très récemment au cinéma dans le bon Last Night in Soho (Edgar Wright, 2021) et le plus tristement célèbre Morbius (Daniel Espinosa, 2022).
House of the Dragon n’aura pas de mal à être plus réussie que ce dernier, mais les fans de Game of Thrones en attendent beaucoup plus que ça, puisque la série aura tout simplement la lourde tâche – trop lourde pour ses épaules ? – de faire oublier la controverse de 2019. Premiers éléments de réponse le 22 août pour savoir si la flamme des dragons brûle toujours.