Avec Dune, Denis Villeneuve réalise la grande saga de science-fiction de notre génération
Souvent comparés à Star Wars voire au Seigneur des Anneaux, les films de Denis Villeneuve sont incontestablement en train de devenir la nouvelle référence du blockbuster épique en plusieurs parties. Mais comment le réalisateur canadien a-t-il réussi ce tour de force avec Dune ?
Pendant très longtemps, le roman-monde de Frank Herbert a été jugé impossible à adapter. David Lynch s’y est cassé les dents avec un film mal-aimé des fans et renié par lui-même (DUNE, 1984), tandis qu’Alejandro Jodorowsky n’a jamais pu concrétiser son projet.
Denis Villeneuve a donc réalisé un exploit en transposant DUNE à l’écran de façon intelligible, même pour les personnes qui ne connaissent pas le roman. Quant aux fans de Frank Herbert, ils ont plutôt apprécié le respect de l’œuvre d’origine, rendu possible il est vrai par le découpage du film en deux parties très longues, avant un troisième et dernier épisode à venir sur le roman DUNE MESSIAH (1969).
Outre le scénario, l’adaptation à l’écran de l’univers de Frank Herbert est aussi une gageure, mais on sait depuis BLADE RUNNER 2049 (2017) que si un réalisateur pouvait s’attaquer à cette tâche, c’est bien Denis Villeneuve.
Parfois qualifié de cinéaste chef opérateur ou chef décorateur, c’est un esthète fidèle à sa réputation sur les films DUNE, où il crée des images complètement folles à l’aide de décors naturels et d’effets spéciaux le plus pratiques possibles.
Même quand il doit recourir au numérique, il met une énorme claque à la concurrence des blockbusters hollywoodiens. Le premier volet a fait une razzia sur les Oscars techniques (décors, photographie, montage, effets visuels…), et ce n’est pas volé.
Si adapter l’œuvre de Frank Herbert n’est pas un cadeau, le casting offert à Denis Villeneuve pour ses films en est un.
Sur ses deux premiers volets, le réalisateur canadien a pu réunir les nouvelles idoles que sont Timothée Chalamet, Zendaya, Austin Butler, Florence Pugh et Anya Taylor-Joy, un quintet de rêve auquel il faut ajouter des stars confirmées comme Oscar Isaac, Rebecca Ferguson, Josh Brolin, Javier Bardem, Christopher Walken ou encore Jason Momoa.
N’en jetez plus, les films DUNE sont un véritable All-Star Game hollywoodien.
D’accord, Hans Zimmer n’est pas John Williams. L’ancien compositeur attitré de Christopher Nolan ne fait pas toujours l’unanimité, mais on ne peut pas nier que les thèmes musicaux de DUNE restent durablement en tête.
Créés à l’aide d’instruments rares voire inédits, ils possèdent une singularité et une certaine grandiloquence qui se marient à merveille avec les images désertiques épiques de Denis Villeneuve. Quant au thème principal des films – Paul’s Dream –, il est devenu un mème à lui tout seul avec son chant totalement glaçant.
En parlant de mèmes, on ne peut pas dire que l’humour soit le point fort de Denis Villeneuve. Ses films sont toujours très sérieux, et on ne va certainement pas le reprocher à ses adaptations de DUNE.
Mais involontairement, plusieurs séquences sont devenues des mèmes beaucoup trop drôles sur les réseaux sociaux, où plusieurs comptes y sont dédiés. Le meilleur ? Stilgar qui dit Lisan al-Gaib d’un air admiratif à chaque fois que son messie Paul Atréides fait quelque chose. On ne s’en lassera jamais, et on remercie Javier Bardem pour ça.
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