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Nosferatu : pourquoi c'est le remake le plus sexy de l'année ?

Posté par Chloé Valmary le 25 décembre 2024

Réalisé par Robert Eggers, le remake de "Nosferatu" s’annonce comme l’un des films les plus attendus de l’année. En revisitant ce chef-d’œuvre de l’horreur gothique, le réalisateur de "The Lighthouse" et "The Witch" promet une vision sensuelle et troublante du mythe vampirique. Avec un casting aussi charismatique que talentueux, "Nosferatu" redonne au film culte une aura hypnotique et… terriblement sexy. Il arrive au cinéma le 25 décembre, comme un beau cadeau de Noël.

Un mythe revisité par Robert Eggers

Depuis l'annonce du remake de "Nosferatu" par Robert Eggers, l'impatience n'a cessé de grandir. Avec son style à la fois radical et minutieux, le réalisateur de The Witch et The Lighthouse s'empare du mythe vampirique pour lui insuffler une sensualité inédite tout en restant fidèle à ses racines gothiques.

Depuis sa première version en 1922, réalisée par Friedrich Wilhelm Murnau, Nosferatu s’est imposé comme un incontournable du cinéma d’horreur. Le vampire, alors incarné par Max Schreck, était une créature monstrueuse, dénuée d’attrait romantique, un pur symbole de terreur. Mais dans ce remake signé Robert Eggers, l’approche est tout autre. Fidèle à son goût pour les atmosphères oppressantes et les images fascinantes, Robert Eggers injecte une dimension sensuelle à ce conte macabre.

Là où Murnau misait sur le grotesque, Eggers sublime l’esthétique gothique pour embrasser l’érotisme latent du mythe vampirique. Car dans la littérature originelle et les adaptations qui ont suivi, la figure du vampire a toujours été liée à la séduction, la transgression et un désir inavoué.

Robert Eggers, maître des récits sombres et des tensions psychologiques, semble vouloir en explorer toutes les facettes avec une mise en scène envoûtante et une esthétique gothique modernisée.

Le casting joue un rôle clé dans cette réinvention. Nicholas Hoult, Lily-Rose Depp et Bill Skarsgård composent un trio dont la tension magnétique est omniprésente. 

Après nous avoir glacé le sang dans le rôle du clown Pennywise (Ça), Bill Skarsgård troque ici l’horreur pure pour une incarnation plus subtile, en mêlant monstruosité et charme ténébreux. Son visage anguleux et son regard hypnotique promettent un Nosferatu à la fois dérangeant et fascinant, capable de séduire autant que d’effrayer.

À ses côtés, Lily-Rose Depp prête ses traits à Ellen Hutter, un personnage féminin à la croisée des genres : tourmentée et prisonnière de son époque, elle incarne une figure de résistance face à l’oppression, tout en luttant pour son attraction envers le vampire.

Enfin, Nicholas Hoult, dans le rôle de Thomas Hutter, l’époux d’Ellen, complète ce triangle aussi dramatique que sensuel. Eggers joue ici avec les dynamiques classiques du récit pour y insuffler un souffle nouveau, centré sur la tension sexuelle implicite qui sous-tend l’histoire. Et on rajoutera également la présence du très charismatique Aaron Taylor-Johnson dans la peau de Friedrich Harding, un ami de Thomas Hutter.

Une touche de modernité dans un écrin gothique

Si "Nosferatu" revisite le mythe avec succès, c’est aussi grâce à des thèmes subtilement modernisés. Loin de se contenter d’un simple hommage, Robert Eggers explore des questions intemporelles sous un angle contemporain.

L’héroïne Ellen, incarnée par Lily-Rose Depp, devient ainsi le symbole de la place des femmes dans une société oppressante. Les corsets rigides de son personnage, conçus par Linda Muir, traduisent visuellement l’emprisonnement social et moral d’une époque où le désir féminin était réprimé.

Fidèle collaborateur d'Eggers depuis "The Witch", le directeur de la photographique Jarin Blaschke joue avec les ombres et les lumières tamisées, comme un subtil hommage à l’esthétique expressionniste du "Nosferatu" de Murnau tout en insufflant une patte visuelle propre au réalisateur.

Avec "Nosferatu", Robert Eggers offre une relecture sensuelle, sombre et viscérale d’un mythe immortel, en faisant résonner ses thèmes à notre époque. Entre le poids du désir, la place des femmes, et la monstruosité attirante du mal, ce remake s’impose comme l’un des événements cinématographiques les plus audacieux de l’année. Et Eggers confirme qu'il est l'un des cinéastes les plus intéressants de notre époque.