Un p'tit truc en plus : les coulisses d'un casting pas comme les autres
Le projet d’Artus de réaliser un film sur le handicap ne date pas d’hier. “J’avais été fasciné par LE HUITIÈME JOUR. A l’époque, je me suis dit : 'ça y est, ça s’ouvre !'. Mais la porte s’est refermée aussi sec. J’ai voulu y retourner parce qu’il faut que les choses bougent” explique-t-il à propos de la genèse du film.
Au moment d’écrire UN P'TIT TRUC EN PLUS, le réalisateur sait déja qu’il veut intégrer plusieurs personnes porteuses de handicap pour ne pas faire “un film de valides” où ces dernières tiennent un rôle secondaire. “C’est avec elles que je voulais faire un film. Pas sur elles. Le handicap, en soi, n’est pas le sujet” rappelle-t-il. “Pour moi, ils étaient au centre et le film était choral : donc il n’y a pas une scène sans eux”. Artus se donne donc comme challenge de réunir un casting majoritairement non-valide, malgré les réticences des producteurs autour de lui.
Pour rencontrer ses futurs comédiens, le réalisateur choisit de faire un post Instagram, et rencontre la majorité de son casting via les réseaux sociaux. La plupart sont déjà acteurs, comme Marie Colin, qui apparaissait déjà dans le film MES JOURS DE GLOIRE aux côtés de Vincent Lacoste, ou FONZY avec José Garcia et François Civil. D’autres sont actifs sur les réseaux sociaux via leur militantisme en faveur du handicap, comme Stanislas Carmont, qui fait partie du collectif musical Astéréotypie, composé de personnes autistes, ou Sofian, qui promeut en ligne son association Sofian contre une ataxie.
D’autres comédiens, cependant, ont fait leurs tout premiers pas au cinéma à l’occasion du tournage. Dans le cas de Ludovic Boule, c’est son éducatrice qui voit passer l’annonce d’Artus en ligne et qui décide de l’inscrire. Même son de cloche du côté de Gad Abecassis, que sa tante encourage à postuler. “Je suivais Artus sur les réseaux sociaux et un jour, j'ai trouvé une annonce qui indiquait qu'il cherchait des comédiens 'atypiques'. J'ai alors pensé à mon neveu, mais je voulais qu'il soit autonome dans les démarches. C'est pourquoi il a tout fait lui-même. Il a écrit une lettre, puis envoyé une photo... Il s'est débrouillé tout seul” raconte-t-elle.
Et pour travailler avec ses comédiens, Artus n’a pas hésité à adapter sa méthode et son scénario. “À part quelques exceptions, je ne leur ai pas créé de personnage. J’ai donc fait le casting avant la fin de l’écriture du scénario pour qu’ils puissent être à l’aise au maximum” explique le réalisateur.
Sur le plateau, la spontanéité est le maître mot. “Il fallait trouver, avec chacun, une technique spécifique pour les diriger – pour Ludovic, le mieux c’était l’oreillette, mais Arnaud, lui, préférait que je dise sa réplique avant lui” se souvient Artus. “Ils ne connaissaient pas le plateau de tournage et ses règles, ils s’en foutaient un peu – eux étaient venus pour jouer... C’était à nous de laisser vivre, à nous de nous adapter. J’ai dit à mon chef opérateur, Jean-Marie Dreujou : quoiqu’il arrive, il faut qu’on soit sur le qui-vive et il faut filmer”. Un beau pari qui s'avère gagnant, puisque le film cumule aujourd’hui quelque 10,7 millions d’entrées.
Un p'tit truc en plus, à retrouver sur Canal+ et en replay sur myCanal.