Vice-Versa 2 : quand l'adolescence bouscule les émotions
Pixar nous replonge dans la tête de Riley, où une révolution est en marche. Entre nouveau look du Quartier Général et arrivée fracassante de nouvelles émotions, le studio décrypte avec finesse les bouleversements de l'adolescence, neuf ans après le premier opus qui avait conquis petits et grands.
Plus de 30 émotions débarquent dans l'esprit de Riley, dont trois qui vont particulièrement marquer cette période charnière. Anxiété (Dorothée Pousséo) déboule sans prévenir, analysant le moindre détail avec une précision obsessionnelle et une énergie contagieuse. Ennui, incarnée par Adèle Exarchopoulos en français comme en VO (un choix qui souligne avec malice le spleen très français du personnage), traîne sa nonchalance existentielle dans les couloirs du Quartier Général, tandis que Embarras (Maxime Hoareau) fait rougir Riley à la moindre occasion avec un sens comique irrésistible. Un casting vocal français qui donne une personnalité unique à ces nouvelles venues, tout en conservant l'esprit pétillant qui avait fait le succès du premier film.
Le changement ne se limite pas aux nouveaux personnages : le Quartier Général lui-même se transforme. Les couleurs évoluent, passant des tons primaires de l'enfance à une palette plus sophistiquée. Les espaces se complexifient, reflétant la maturation de Riley. La console de contrôle, autrefois simple pupitre, devient une interface sophistiquée digne d'un studio de production, multipliant les possibilités d'interactions émotionnelles. Une métaphore visuelle réussie de ce cerveau adolescent où tout se réorganise, entre nouvelles connexions et anciennes habitudes.
Comment Joie (Charlotte Le Bon) et ses comparses historiques réagissent-elles face à ces bouleversements ? Le film explore avec justesse leur adaptation à ces nouveaux paramètres émotionnels, entre résistance et acceptation. Tristesse (Marilou Berry), dont la légitimité avait été le grand enjeu du premier volet, doit maintenant composer avec des émotions plus complexes. Colère (Gilles Lellouche) découvre de nouvelles nuances dans ses explosions, tandis que Dégoût (Mélanie Laurent) affine ses critères de jugement. Une réflexion touchante sur la façon dont nos émotions primaires évoluent elles aussi avec l'âge, portée par les talents d'animation de Pixar.