Ce soir à la TV : Bougheraba adore vous clasher, mais pas n'importe comment
L’humoriste, qui s’est fait connaître en s’en prenant systématiquement aux premiers rangs de ses spectacles, place la barre très haut avec son dernier spectacle On m’appelle Marseille. Pour autant, rappelle-t-il, pas question de tomber dans le clash malveillant.
C’est aujourd’hui incontestable : les spectateurs se précipitent aux premiers rangs des spectacles de Redouane Bougheraba non pas pour profiter de la vue, mais dans l’espoir de se faire clasher. Celui qui a été surnommé le roi de la répartie commence en effet ses shows par une bien étrange tradition : celle d’interagir avec le public des premiers rangs et d’improviser, sur le tas, des blagues sur eux.
Dans l’idée, cet exercice pourrait en rebuter plus d’un, mais il a valu à l’humoriste son beau succès actuel. “Les gens m’envoient des messages” confesse en riant l’intéressé. “Dernièrement, un rugbyman de l’équipe de France m’a dit ‘Il y a ma femme dans la salle. S’il te plaît, occupe-toi d’elle. Je me retrouve avec des doléances, c’est devenu des règlements de compte. Je suis un hitman”. Avec On m’appelle Marseille, Bougheraba a poussé la vanne jusqu’à son paroxysme, et monte sur une estrade qui ressemble davantage à un ring qu’à une scène traditionnelle. Le match peut commencer, et on en ressort K.O.
Car quand il clashe, Redouane Bougheraba est tout sauf tendre. Des blagues sur les ethnies à celles sur les religions, en passant par les vannes sur le physique, tout le monde en prend pour son grade. ‘C’est circulaire” résume-t-il. “Tout le monde déguste”. Dans son spectacle On m’appelle Marseille, l’humoriste enchaîne, entre autres, les blagues sur les gros, les oreilles décollées, les Sri-Lankais et les Juifs. Bref, personne n’y échappe… Et surtout pas lui.
“Ce n’est pas du sadomasochisme. Moi-même je me vanne, il y a beaucoup d’autodérision. Quand t’es un vrai vanneur, tu acceptes les vannes. C’est comme la boxe. Quand tu boxes, si tu veux mettre des coups, il faut accepter de s’en prendre dans la gueule”. Une philosophie qui le préserve de tout dérapage et qui, selon lui, explique que les spectateurs ne s’offusquent pas. “Souvent, les gens qui viennent recevoir les coups, c’est des gens qui mettent des vannes dans la vie, qui ont ce truc d’autodérision, qui ont envie de rire et qui sont vraiment open”.
Malgré tout, Bougheraba a conscience qu’il marche sur un fil. Sa règle d’or : clasher, oui, mais toujours en prenant garde à qui il s’attaque. “Ça fait des années que je fais ça, je maîtrise” note-t-il quand on lui demande s’il n’a pas peur du dérapage. “Il y a une bienveillance. Je vois dans ton regard si tu veux qu’on te vanne ou pas. On essaye de ne pas dépasser la limite. D’aller au bout, mais de ne pas perdre les gens, parce qu’ils payent pour venir voir un spectacle”.