George Eddy : « Le destin de Jordan est très lié à celui de CANAL+ » - 40 ans de sports chez CANAL+
Commentateur culte des sports américains en France et journaliste chez CANAL+ depuis 1985, George Eddy revient sur l’arrivée de la NBA dans l’hexagone. Cet article est le premier de la série « 40 ans de sports chez CANAL+ ».
Voilà quatre décennies que ses expressions franco-américaines crèvent l’écran des abonnés de CANAL+. Car depuis près de 40 ans, George Eddy incarne la voix de la NBA, d’abord pour un pays, la France, puis pour tout un continent, grâce à CANAL+ Afrique.
Le plus américain des Français, ou peut-être l’inverse puisqu’il a grandi en Floride, revient sur la première décennie d’existence de CANAL+, de 1984 à 1994, marquée par l’arrivée de la NBA dans les foyers français.
Comment la chaîne CANAL+, qui venait de naître seulement quelques mois plus tôt, en est venue à diffuser la NBA dès le mois de janvier 1985 ?
« Tout part de la brillante idée de Charles Biétry, directeur des sports à l’époque. Il a remarqué que la NBA fonctionnait bien en Italie, que ce sport composé de millionnaires qui font le spectacle sur un parquet pouvait trouver son public, alors il a décidé de tenter l’aventure ! CANAL+ a d’abord diffusé le football américain, puis la NBA est arrivée en janvier 1985. J’ai eu l’honneur d’être commentateur dès le tout premier match (Knicks 97 – 108 Celtics, joué le 7 janvier 1985 puis diffusé 28 janvier, ndlr.) ».
« C’était un vrai travail de comédien ! »
Et à cette époque, les matches n’étaient pas diffusés en direct…
« Il fallait compter environ deux semaines entre le match et sa diffusion sur CANAL+. Je devais d’abord choisir les affiches que la NBA nous enverrait, et cela se faisait par avion ou par bateau ! Une fois les bandes reçues, il fallait les dérusher et les monter, pour qu’ils durent moins de 2 heures. Au total j’avais vu le match quatre ou cinq fois avant même de le commenter. Et derrière le micro, je devais faire comme si je ne connaissais pas les actions ou les résultats, c’était un vrai travail de comédien ! ».
Vous étiez pourtant basketteur professionnel à cette époque, comment êtes-vous arrivé au micro de CANAL+ ?
« Ça, c’est vraiment une drôle d’histoire ! Quand CANAL+ est arrivé en France, j’ai été l’un des tout premiers abonnés. Je jouais à l’époque pour le Racing Club de France (en 2e division), et quand j’ai vu qu’ils allaient diffuser du sport américain et je me suis dit "je regarde la NBA depuis l’âge de 8 ans et je parle correctement français… Je suis le candidat idéal !". J’ai donc envoyé mon CV à Charles Biétry, puis il m’a proposé de commenter un match ensemble, pour voir comment je me débrouillais… Et aujourd’hui, voilà 40 ans que je fais ça ! ».
« On changeait totalement de planète, c’était comme dans un rêve »
Sans internet et sans couverture médiatique en France, comment suiviez-vous les actualités de la NBA ?
« C’était vraiment difficile au début, j’étais totalement dépourvu d’information. Parfois la NBA nous envoyait une fiche avec les noms et les numéros des joueurs sur le parquet, mais c’était la seule documentation.
Durant la première année je passais mon temps à expliquer à nos abonnés l’organisation des conférences Est - Ouest, les caractéristiques des stars ou même les règles du jeu, car elles sont différentes du basket français. C’était une saison de découverte et je suis fier d’avoir rempli ce rôle !
Dès la 2e saison c’était plus simple, car je retournais aux États-Unis durant les vacances d’été. Je revenais en France avec plein de VHS, les livres qui traitent l’histoire de la NBA, les statistiques… Je ramenais tout ce que je pouvais ».
L’année 1991 marque un virage pour CANAL+, qui, pour la première fois, diffuse les finales NBA en direct.
« C’est le grand tournant de ma carrière ! Après 6 années en cabine, j’ai été envoyé aux États-Unis pour commenter en direct les finales entre Michael Jordan et Magic Johnson (Bulls 4 – 1 Lakers). On changeait totalement de planète, c’était comme dans un rêve ».
Avec le décalage horaire, les matches étaient diffusés en pleine nuit, vous aviez le sentiment d’avoir créé quelque chose de nouveau en France ?
« C’était une révolution ! On avait préparé des sujets sur les plus belles actions de la saison, les résumés des matches précédents comme on le faisait déjà avec le Super Bowl.
Tout était fait de nouveautés, de découvertes, d’inventions, c’était passionnant.... Une révolution dans une chaîne révolutionnaire en tous points de vue ! C’était ça la patte Biétry, quelque chose de totalement nouveau.
Aller aux États-Unis nous a permis d’être amis avec les journalistes américains, de côtoyer les joueurs, c’était un changement radical, ça traduisait les ambitions de CANAL+ ».
« Le symbole de l’internationalisation de la NBA »
Parmi ces joueurs, vous entreteniez une relation particulière avec un certain Michael Jordan…
« J’ai eu cette chance car quand il se rendait en France, j’étais son guide et son traducteur. Dès 1990, quand Nike l’avait fait venir au complexe Géo-André (à Paris, pour un match d'exhibition), je suis entré dans son cercle intime, c’était fabuleux ! Il m’a toujours accueilli avec beaucoup de gentillesse, comme un ami ».
« Et le destin de Michael Jordan est très lié à celui de CANAL+. Il est arrivé en NBA en 1984, année de création de la chaîne. Il joue ses premières finales en 1991, pile au moment où on décide de les diffuser en direct. En 1992, lors des Jeux olympiques de Barcelone, il est un des visages de la Dream Team, également sur nos antennes. Et c’est tout simplement une machine à highlights, le symbole de l’internationalisation de la NBA ».
Si vous deviez retenir qu’un seul moment en sa compagnie, lequel choisiriez-vous ?
« Je retiens forcément sa venue dans l’émission Nulle part ailleurs, en 1997. C’est le sommet de ma carrière à CANAL+. Il avait déjà remporté 5 titres et on avait une heure d’interview exclusive, toutes les stars étaient dans la salle, c’était de la folie ! Les dirigeants demandaient des photos, des autographes, c’était un moment génial en tout point et un grand privilège pour moi, de l’avoir en face-à-face. Et derrière la star, c’est un homme plein de bonhomie, même aujourd’hui il ne nous a pas oubliés ! ».
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