Nouveau Départ : Franck Dubosc et Karin Viard dans une rom com sur l’usure du couple

Le départ du dernier enfant est un événement marquant dans la vie de tous les parents, qui vivent plus ou moins bien ce moment inévitable. C’est le cas pour Alain et Diane, deux cinquantenaires qui n’ont pas du tout le même regard sur le décollage du petit dernier (Malo) vers le Japon. Alors qu’Alain se réjouit à l’idée d’avoir à nouveau sa femme pour lui tout seul, Diane dissimule à peine sa lassitude face à ce mariage qui dure depuis plus de trois décennies.

Sans ses enfants, elle s’ennuie – dans son couple comme dans son job de journaliste –, et les symptômes de la ménopause n’arrangent rien. Lorsqu’elle ose avouer à sa moitié ce ressenti, c’est le choc pour Alain, qui aime toujours sa femme comme au premier jour et prend donc une décision très risquée : il met les voiles en espérant créer le manque chez Diane.

Evidemment, rien ne va se passer comme prévu dans ce plan irréfléchi, mais le réalisateur Philippe Lefebvre et sa scénariste (l’écrivaine à succès Maria Pourchet) ont imaginé des péripéties relativement réalistes qui évitent les plus gros clichés de la comédie romantique.

Mieux encore, NOUVEAU DÉPART (2023) déconstruit quelques stéréotypes de genre et s’inscrit clairement dans notre époque avec des seconds rôles attachants, notamment la fille d’Alain et Diane, qui éprouve les difficultés de la PMA avec sa compagne, tandis que Youssef Hajdi (PLATANE) est comme souvent hilarant, cette fois en mâle célibataire ringard toujours prêt à prodiguer des conseils catastrophiques à son ami Alain.

Mais l’humour malin de NOUVEAU DÉPART carbure bien sûr d’abord à la complicité entre Karin Viard et Franck Dubosc, dont c’est seulement le deuxième film ensemble après LES VISITEURS : LA RÉVOLUTION (Jean-Marie Poiré, 2016).

Face à une actrice triplement césarisée qui n’a aucun mal à donner de la substance à ce rôle de femme quinqua mal dans sa peau, Franck Dubosc confirme que le tournant de son premier film en tant que réalisateur (TOUT LE MONDE DEBOUT, 2018) n’avait rien d’un accident.

Désormais éloigné des personnages les plus outranciers qui ont fait son succès au cinéma, il semble revivre dans ce rôle d’homme normal, amoureux – et peut-être exagérément gentil, oui – mais aussi prendre beaucoup de plaisir avec l’humour plus contenu de cette comédie romantique, qui devrait en appeler d’autres. En tout cas on lui souhaite.