Romain Duris, un acteur qui adore faire genre

Repéré lors d’un casting sauvage où il fait sensation avec sa coupe de cheveux et son air je-m’en- foutiste, Romain Duris se fait d'abord connaître du grand public pour son rôle dans LE PÉRIL JEUNE de Cédric Klapisch en 1994. Il y interprète Tomasi, un jeune étudiant rebelle et désinvolte, qui finit par décéder d’une overdose. L’acteur poursuit ensuite avec Klapisch dans la trilogie de L’AUBERGE ESPAGNOLE, où il incarne Xavier, un parisien un peu coincé qui débarque à Barcelone pour une année d’Erasmus. Le film est un succès.

Nouveau chouchou du cinéma français, Romain Duris cumule rapidement les nominations aux César, rafle quelques prix et enchaîne les premiers rôles. Durant les vingt années qui suivent, il tourne avec les plus grands cinéastes français, de Jacques Audiard à François Ozon en passant par Michel Gondry, Patrice Chéreau ou Christophe Honoré et s’impose comme l’un des plus grands acteurs hexagonaux.

Si on le connaît surtout pour son romantisme ou son sens de l’humour, Romain Duris; qui cite John Carpenter parmi ses réalisateurs préférés, adore L'EXORCISTE et avoue avoir été scotché par GRAVE; est aussi un acteur qui aime donner sa chance aux projets les plus fous. Il n’est ainsi pas rare de le retrouver dans des films de genre français, du fantastique à l’horreur, un registre qu’il apprécie particulièrement.

“Ces films ne sont pas évidents à monter en France, même si, paradoxalement, on sait quand même très bien les faire” note l’acteur à propos des films de genre. “Je trouve dommage que les studios français ne profitent pas davantage de cette expertise”. 

En 1997, il tourne d’abord dans DOBERMANN, un film d’action de Jan Kounen aux faux airs de Matrix, et donne la réplique à Vincent Cassel. Il décroche ensuite le premier rôle dans le film SF décalé de Cédric Klapisch, PEUT-ÊTRE, qui mélange voyage temporel et tempête de sable, puis un petit rôle secondaire dans l’adaptation du PETIT POUCET par Olivier Dahan.

Mais il faut attendre les années 2010 pour que Romain Duris s’attaque pour de bon au surnaturel. Son rôle de Colin, en 2013 dans l’adaptation de L’ÉCUME DES JOURS par Gondry le relance dans le fantastique, et en 2018, il donne sa chance au film dystopique de Daniel Roby, DANS LA BRUME 

On le retrouve ensuite dans le très déluré COUPEZ ! de Hazanavicius, plein de sang et en prise avec des zombies, et puis, évidemment, dans LE RÈGNE ANIMAL, sorti l’année dernière. Lorsqu’il parle du film, Romain Duris jure que ce qui l’a séduit en premier dans le scénario de Thomas Cailley, c’est le rapport père-fils et non les mutations animales. Peu importe, la magie opère.