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Les 3 meilleurs épisodes pour comprendre le délire Documentary Now!

Posté par Alexis Lebrun le 21 juillet 2020

En l’espace de trois saisons, Seth Meyers et les créateurs de cette série de documentaires parodiques ont exploré des styles et des sujets variés sans se fixer beaucoup de limites. Pour rentrer dans l’univers décapant de l’un des secrets les mieux gardés de la comédie américaine, voici nos trois épisodes préférés.

Sandy Passage (Saison 1, épisode 1)

Dès le premier épisode, le ton totalement barré de la série est donné. Déguisés en vieilles filles, deux des créateurs de Documentary Now! (Fred Armisen et Bill Hader) incarnent un duo mère-fille qui vit reclus dans une maison insalubre et qui entretient une relation aussi fusionnelle que dysfonctionnelle. L’épisode est une parodie de Grey Gardens, célèbre documentaire de 1975 réalisé selon le principe du cinéma direct. Comme dans le film d’origine, les personnages incarnés par Armisen et Hader racontent leur histoire de façon improvisée et décousue dans leur quotidien confiné ahurissant.

Bien sûr, l’épisode en rajoute un peu sur la saleté du lieu et l’accoutrement des personnages pour accentuer l’effet comique, mais il rend un hommage plein de clins d’œil au documentaire sans avoir besoin de trop en faire. Et alors que l’épisode peut sembler se limiter à une parodie soignée avec format et grain d’image d’époque, il prend sur la fin une tournure horrifique et même gore en ajoutant une sombre histoire de meurtres en série, le tout filmé en caméra embarquée. Aussi drôle qu’effrayant.

The Eye Doesn't Lie (Saison 1, épisode 4)

Si vous aimez les affaires judiciaires rocambolesques, vous connaissez peut-être le documentaire Le Dossier Adams (The Thin Blue Line). Ce film sorti en 1988 raconte l’histoire d’un américain condamné à mort pour un meurtre dont il n’était pas responsable, et qui a passé douze ans en prison avant d’être innocenté, et ce en grande partie grâce au documentaire. Dans la version parodique, cette affaire flippante sur le système judiciaire américain se transforme en vaste blague avec des protagonistes tous plus débiles les uns que les autres.

Fred Armisen et Bill Hader s’en donnent à cœur joie en interprétant respectivement le condamné à tort et le vrai coupable, avec des accents à couper au couteau et des looks improbables. Ils sont accompagnés par des guests hilarants dans les rôles des témoins et des enquêteurs complètement demeurés, bien aidés par des répliques qui sont des sommets d'humour absurde. L’épisode est aussi filmé en respectant le style iconique du documentaire d’origine, puisqu’il est uniquement composé d’interviews et de reconstitutions dans une ambiance de film noir où une musique angoissante remplace habilement la partition culte de Philip Glass.

Waiting for the Artist (Saison 3, épisode 4)

Dans tous les épisodes de Documentary Now!, des guests viennent compléter le casting. Et lors de la saison 3, la série a eu la chance de bénéficier de la présence de la grande Cate Blanchett dans le rôle d’une célèbre performeuse artistique hongroise, version parodique de la serbe Marina Abramović et du documentaire qui lui a été consacré en 2012. Inutile de préciser que les performances artistiques sont le sujet parfait pour le comique de la série, où Cate Blanchett prend un malin plaisir à faire n’importe quoi avec un accent slave. Et on finit même par se demander si ses performances absurdes ne sont pas suffisamment réalistes pour apparaître dans un vrai musée.

Car l’épisode tourne autour d’une rétrospective consacrée à l’artiste, en panne d’inspiration et sujette à des humeurs impayables. Mais il a la bonne idée de surtout se moquer du personnage joué par Fred Armisen, un charlatan italien profiteur, infidèle et paresseux qui a été un boulet pour la carrière de cette artiste dont il a capté la lumière. Et on peut aussi se délecter de la présence de notre Thierry Guetta national (Mr. Brainwash), très drôle dans son propre rôle.

Documentary Now! saisons 1 à 3, le 20 juillet sur CANAL+.