La décennie sanglante

Les années 80 ont vu éclore une génération d'artistes qui ont su donner des lettres de noblesse ensanglantées au cinéma d'horreur. John Carpenter, Joe Dante, Mick Garris et bien d'autres ont pu laisser libre cours à leurs géniales inspirations grâce à un cinéma de genre qui rimait avec liberté. De Vendredi 13 à Poltergeist, en passant Evil Dead, ils racontent la genèse de leurs films.

Les films d'horreur des années 80 avaient une tendance marquée à mettre des femmes sur le chemin des tueurs et autres monstres imaginés par Hollywood. Non seulement étaient-elles des cibles privilégiées mais elles étaient également exposées dans des scènes de nudité, car cela faisait vendre.

Grâce au cinéma d'horreur, les effets spéciaux ont fait un bond qualitatif considérable. Des techniciens tels que les maquilleurs ont poussé les limites de l'imaginaire bien avant l'invention de la CGI. Aussi les effets spéciaux sont-ils devenus un argument commercial majeur, qui a porté la popularité du genre.

Convoquant des créatures mythiques qu'il réinvente, le cinéma des années 80 a aussi créé ses propres mythes tantôt drolatiques tantôt effrayants.

L'écrivain Stephen King a été le premier à plonger des enfants dans des histoires d'horreur. Le cinéma d'horreur s'est plu à confronter l'enfance, toujours très fortement liée à l'innocence dans l'imaginaire collectif, avec des personnages comme Chucky ou autres poupées maléfiques. Les scénaristes et réalisateurs ont par la suite pris un malin plaisir à pervertir toujours plus les choses afin de déstabiliser le spectateur.

Christopher Lee et Vincent Price étaient connus pour leurs rôles de méchants dans les années 1950. Mais dans le cinéma d'horreur des années 80, pour la première fois, le héros prend le statut de victime qui cherche à fuir le pire coûte que coûte, ce qui a permis à des acteurs comme Bruce Campbell ou Kurt Russell de briller dans ce genre.